17-11-2018
Haut Giffre - Aiguilles Rouges
1600
1400
2800
PD
Trop
1

Weekend réservé dans nos agendas avec Mathieu de longue date. On file sur Chamonix, direction les Aiguilles Rouges (j’avais vraiment trop kiffé le weekend en hivernal avec David, Florent et le Président !). Au menu, et sans télécabine, bivouac le vendredi soir au col des Montets, montée au lac blanc, traversée des crochues le samedi, arête (classique) des chamois le dimanche. 

Route le vendredi soir. Restaurant comme chez nos grand-mères en arrivant sur Cham (à Contretemps), bivouac au parking. Pour l’instant tout va bien. Lever samedi matin, 6h30, -3° easy. On plie le bivouac, on prépare les sacs, départ 7h30. Bon, là déjà on prend une heure sur le timing.

On monte direction le refuge du lac blanc : arrivée 10h20. Sur le chemin, on a bien le temps de regarder la course du dimanche. Couloir dégagé c’est tout sec. Je me dis quand même en regardant cette Persévérance : on pourrait y mettre une grosse option pour demain, j’ai un Ficelou à aller récupérer ! (cf. https://goo.gl/xTXF6Y) . Aller, on va partir là-dessus oui. Le topo est dans le sac de toute façon ?. Mais bon déjà, les Crochues !

Retour sur le moment présent, On repart du refuge du lac blanc sur un bon coup de 11h30. On a un peu trainé…attaque du col des crochues un peu plus loin dans un pierrier à moitié recouvert de neige. Pas des plus faciles pour évoluer. Le col est en neige. Le soleil nous accompagne pendant toute la montée mais se dérobe sous les 50 derniers mètres. Je monte à bonne allure. Mathieu un peu plus en retrait. Un coup de talkie «  Ca va mathieu ? » « ouais ca va nikel, j’aurai vraiment pas dû faire un squach Jeudi, ça pique ! ». Autre coup de talkie un peu plus haut : => Low batterie, pchuuu !! Allez talkie au fond du sac ! Arrivée, sous le col, j’attends Mathieu parce que je privilégie une montée encordée pour la partie terminale. On se retrouve, on s’encorde, on sort le col par un joli ramping suivi d’une très jolie chatière.

On passe versant Sud, mmm le soleil fait plaisir. On se retrouve, on fait le point. Verdict de Mathieu :  « bon mec, je suis pas au top, j’ai un peu mal à la tête, la neige c’est une première aussi, je suis moyen serein, mais bon, aller on sort ca en deux temps trois mouvement, passe devant, je me laisse guider ». « Ok, tu es sur ? on peut redescendre aussi, pas de problème » « Non c’est bon, ce pierrier deguelasse, non merci, aller on file, ça va passer ». « Ok, come on, banzai !! » Coup d’œil au chrono, il est 14h…on part du col des crochues…le joli dièdre de départ nous appelle !

A la sortie du premier dièdre, belle surprise, il y a de la neige partout. Mmmm, faut avoir le pied serein !  On suit au mieux l’arête en pensant à Gaston …mais bon ici, mon c*** c’est pas une course à la Gaston, en suivant le fil à un m’ent donné : ok, bon bah là on va éviter un demi-tour foireux, on tire un petit rappel de 15m…on grignote notre capital temps. On continu, on arrive à une brèche avec les sorties, je pense, des voies Lux et de la Face Sud Est. Le soleil file vite, très vite. On continue. On progresse, un coup sur des vires en neiges, un coup  sur le fil de l’arête mais en faisant les malins, oula non on monte pas ici, oula sissi on monte par là, un coup versant nord un coup versant sud. Plus trop le temps de regarder le paysage là… Le sommet de la tour des crochues, et bien on le laisse à main droite, on lui fait coucou, on évite le crochet, le timing est chaud patate !!. On file. On passe les derniers clochetons sur un passage très aérien, mixte entre neige molle et rocher sain. Aller mon pote !! On voit le col des dards. Ca sort mec ça sort ! Dernier « sommet » de cette course, la tour Nord : pause selfie.  Il est 17h30, la frontale est sortie depuis une demi-heure ! Aller le col est là-bas, banzaï ! Une désescalade de plus à la frontale. Arrivée au col, mais il est où le rappel que le dernier bonhomme à mis sur C2C y’a un mois, bordel ?. On le trouve pas. Le vent souffle. Ok, aller on met une sangle sur un gros béquet, maillon rapide, on balance nos 2*60m…(hey hey, on a bien cru qu’on se trimballerai ce second brin pour rien et bien non !!) et on descend pour sortir de ce froid à faire glacer nos bouteilles dans les (po)poches.

On arrive sur un terrain en neige. On range les cordes et on descend gentiment vers le lac blanc. Boummm, il fait nuit, mais l’arête des Crochues en mode hivernale => ça c’est fait. On descend, on retrouve des traces de pas… on se laisse suivre (comme des c*=^*) à la douce lumière de la Lune à moitié pleine. On arrive jusqu’au Lac, le refuge est juste derrière. Et là, le drame de fin de course. Bordel, mais comment on passe, on voit rien, la lune n’éclaire pas les deux versants du lac. Ca passe par où ?? Ya rien qui passe. On pourrait tenter un coutournement par la rive gauche mais bon le pierrier est bien raide et plonge dans le lac. Finir tremper…à 20h par une température de moins qqchose, non merci ! Bon notre option (on est plus à ça prêt), remonter, contourner cet amas rocheux et redescendre sur le refuge.

Et c’est reparti pour 150min de D+, une traversée du plateau, une redescente vers le refuge, avec en bonus, une bonne migraine pour mon pépère Mathieu :’(.Arrivée au refuge 21h30. Bouffe rapide, on monte la tente, on se fout au chaud…allez dodo.

Sympa la course « PD » pour s’échauffer avant les chamois ou la persévérance ! Bon, demain, on shunt la sortie, on fait grasse mat et on rentre tranquille. Si ton mal de crâne passe on verra peut-être qu’on se fera une GV dans les Chezerys.

La nuit passe, fraiche mais sans plus…vers 2h, je me reveille, tiens mais il se passe quoi dans mon ventre, bon, pour moi ça sera une Belotti (cf. https://goo.gl/qyNM75) derrière le refuge du Lac Blanc.

Réveil 8h le dimanche, ca va Mathieu ? oui toujours un fond de mal à la tête… ok, aller on bataille pas, on profite il fait beau, la vue sur le massif du Mont Blanc nous ravi. On prend le temps d’un petit déj au soleil. On range, on file quand même voir comment on aurait pu contourner ce lac, si on avait vu un peu mieux de jour, ah oui, ca passait rive gauche un peu au-dessus..bon tant pis.

Redescente vers 12h. Dernier coup d’œil à Madame Persévérance qui veille j’espère toujours sur Ficélou que j’aurai tellement aimer aller récupérer. On passe voir les dalles des Chezerys, tient l’aiguillette d’Argentière à vraiment l’air stylée à faire. Un autre jour.

Retour voiture, MBC-bière-poutine et retour Lyon 18h30 sans gilets jaune pour nous !

Bon week-end même si on a fait qu’une seule course.

Analyse de cette fin de course nocturne. On aurait dû partir 1h plus tôt le matin. On n’aurait pas du s’arrêter au lac blanc une petite heure pour la pause bouffe. On aurait ainsi gagné 2h. On aurait sorti l’arête à 15h30. On serait descendu avec encore une bonne visibilité. On aurait ainsi pu anticiper et voir que ça passait sur les côtés du lac.

Enfin, course intéressante. Je rajouterai un niveau quand même avec la neige. Rocher sain. Belle ambiance. Belle première hivernale pour Mathieu un peu entachée par son mal de crâne et sa caisse légendaire dans les guêtres ce jour-là.  

Note aussi pour les prochaines : ne plus regarder les horaires des bonhommes sur C2C. Sérieux, on devrait pouvoir mettre un niveau de forme parce que le dernier avait mis pour info : 4h à monter au col des crochues (nous on a mis 5h30 sans compter la pause) … 3h30 pour redescendre à la voiture du col des Dards ! Bon d’accord c’était un mois plus tôt avant l’épisode neigeux mais quand même…