27-07-2020
Valais
1400
2781
4171
AD
9H
1

Sur une proposition de François, nous partons pour la Dent d'Herens.

Départ le 26 à 03h00. Nous avons chargé deux VTT pour l'approche jusqu'au refuge de Prap. La ballade le long du lac de barrage au matin est somptueuse. La gardienne nous indique où laisser nos vélos et nous partons à pied. Nous sommes vers 13H au refuge Aoste, soit en même temps que les premières cordées qui redescendent du sommet.

L'accueil de Diego (le gardien) est fort sympathique et le repas du soir très correct.

Le lendemain, réveil à 3H et départ vers 4H. 5 cordées partent vers le sommet : deux cordées belges, une cordée italienne et deux cordées françaises. L'itinéraire est assez évident : après la moraine, le glacier sur lequel nous suivons les traces jusqu'au couloir qui permet d'accéder à l'arête. Le topo indique que celle-ci est aérienne, ce qui n'est pas vraiment le cas. Elle ne présente aucune difficulté et les protections se posent très facilement.

S'ensuit une pente de neige plus inquiétante : sans être difficile, elle est très exposée et toute chute conduirait vers d'énormes crevasses. C'est la partie la plus angoissante de la course à mon sens. Je suis rassuré quand nous arrivons vers les dalles en 2/3 sur lequelles il est de nouveau possible de protéger. Nous restons en crampons malgré quesles dalles soient sèches, pour éviter de devoir re-cramponner sur l'arête terminale.

L'arête terminale est assez courte : un peu de rocher puis un petit passage en neige et le sommet nous accueille avec force vent. La vue est saisissante : le Cervin nous apparaît comme une immense ombre inquiétante, la Dent Blanche laisse entrevoir ses différentes voies d'accès et des masses de glace et de neige occupent les vallées entre ces sommets.

Redescente des différents passages. Au retour sur l'arête, nous avons le choix de la reparcourrir ou de suivre une ligne de rappels. Nous mettons beaucoup de temps à trouver le premier relais chainé et je suis à deux doigts de proposer de redescendre par l'arête à François quand il trouve le relais. Nous dressons un petit cairn en esperant faciliter la recherche des autres cordées.

La ligne de rappel se déroule sur un rocher magnifique qui donne envie de venir ouvrir une voie d'escalade. Il n'y a quasiment aucun risque de coincement de corde. 7 rappels nous ramènent sur le glacier puis au refuge. Nous arrivons 9H20 après en être partis, un temps correct.

Une bonne assiette de pates et un genepi offert par Diego nous revigorent pour reprendre le chemin vers la vallée. C'est un peu long, mais c'est fort beau.

La Dent d'Herens est un beau sommet, les difficultés ne sont pas énormes mais variées et le développement de la course est de 1400 metres, soit une distance à ne pas négliger. Somme toute, la course est peu exposée : le glacier passe bien, il n'y a pas de risque de chute de séracs, les passages en rocher sur facilemenet protégerables. Nous avions initialement pensé redormir au refuge pour éviter d'enchainer sur la redescente, mais c'est somme toute assez inutile. L'approche et le retour en VTT rajoutent une dimension ludique et sympathique à la course.

Merci à François pour cette belle proposition et sa très sympathique compagnie !