06-06-2021
Cerces - Thabor - Mont Cenis
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AD
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  Les modèles météo du début de semaine n'étaient guère encourageants. Au point de se demander si entre deux orages il nous serait possible de glisser notre idée pour le week-end : les arêtes de la Bruyère. Les jours passant, un créneau finit par se profiler pour la matinée de dimanche, au lendemain d'une nuit claire.

  La décision est prise, nous nous retrouvons en fin d'après-midi le samedi pour effectuer les trois heures de trajet via le Lautaret. Arrêt au stand à Vizille pour agrémenter le lyoph du soir d'une pizza bien grasse, avant de reprendre la route en refaisant le monde. J'ai même le plaisir d'apprendre que Romain a fait réviser ses freins, ce qui nous évitera de finir dans la Romanche. On n'est pas là pour du canyoning, surtout pas en Alfa Roméo. Une fois garés, nous montons à l'Alpe du Lauzet poser notre bivouac du soir, conditions confort sur la prairie pas encore tondue par les troupeaux. La nuit est claire et bien éclairée par la lune, me permettant d'apprécier les silhouettes gris-blanc des sommets alentours qui se découpent sous le drap étoilé du ciel, lors de mes quelques réveils nocturnes occasionnés par la très célèbre "pierre dans les hanches de 2h du mat".

  La luminosité précoce du mois de juin et le chant du torrent tout proche nous réveillent, et nous accompagnent pour l'approche. Un névé massif subsiste sous le grand lac, et ce dernier entame tout juste sa débâcle. Les pentes herbeuses jusqu'à l'attaque, encore trempée de la récente neige, ont bien regelé durant la nuit. Une fois au pied, nous ne tardons pas à être rejoints par trois autres cordées de trois. Romain s'élance sur la première partie, tout autant patinée que ce qu'elle est protégée : 4 spits sur 3 mètres. Nous continuons la progression en corde tendue sur toute la durée de la course, alternant fil de l'arête, courts rappels (le deuxième du topo se désescalade bien, pas le premier), et passages grimpants sans difficulté majeure. Les quelques pas sont toujours équipés d'un point, et un panachage de coinceurs et sangles vient sécuriser le reste de la progression. Le rocher est sain et sec, la progression naturelle et la météo parfaite.

  Trois heure et demie de traversée nous conduiront au pied du dernier rappel, pour midi et son casse-croûte que mon ventre commençait à réclamer. Puis la redescente se fait tranquillement, peu pressés de retourner à la ville, à travers les alpages en fleurs que le printemps nous offre.