12-08-2017
Dolomites
F

 

Jour 0 : Départ de Lyon vers 10h en route vers l'Italie!! Nous avons une idée globale des massifs que nous allons visiter mais ne sachant pas trop combien de temps nous prendrait la route , nous n'avons pas de réservations dans les refuges...  Après quelques heures de routes nous sommes arrivées près d'un magnifique camping à côté du lac de XX près de Sulzano. C'est le temps des appels téléphoniques car nous allons faire trempette et apéro ce soir et nous partirons directement demain pour le refuge du sommet :)

Les appels ne sont pas très fructueux et nous devons dormir au refuge Graffer et doubler une étape pour la deuxième journée.

Jour 1 (massif de la Brenta, D 700m et une traversée)  : arrivée sous la pluie à Valsinella, que dis-je sous un déluge, un orage et une tempête. On discute, on réfléchis, on attend, on doute (2h),  finalement on appelle  le refuge du Tuckett (celui qui était plein...) qui est moins exposé que le refuge Graffer sur la fin de la montée. Il est vide, ils nous disent qu'on est les bienvenues! C'est décidé on part, la majorité de la montée se fait en forêt et il y a peu de risques objectifs. (On apprendra 3 jours plus tard qu'il y a eu trois morts dans la tempête, un électrocuté, un tué par un arbre et une emportée par un débordement de rivière dans sa voiture). La montée se passe comme un charme, soit un peu humide, mais la pluie fait une semi accalmie et nous sommes au refuge Tuckett 1h45 plus tard sous le soleil entre deux gros nuages bien gris. Devant cette pseudo fenêtre météo nous décidons de rejoindre le refuge de notre réservation initiale question de pouvoir faire deux étapes demain. Nous sommes en feu! 2h plus tard sous quelques gouttes de pluie et en plein brouillard nous trouvons enfin le refuge Graffer qui a manqué nous passer sous le nez.

Conclusion : Il n'y a que les fous qui ne changent pas d'idée : pourquoi réserver 1 refuge quand tu peux en réserver 2 et marcher trempé c'est tellement agréable :)

Seuls victimes  de cette ascension pluvieuse, le portable d'Emilie qui rendra l'âme suite à une exposition supra humide à l'intérieur de sa gore tex ( bien embêtant en début de vacances) et les chaussures de randonnée de Caroline dont les semelles vont se mettre  à bailler de concert ( bien embêtant en début de vacances).

Jour 2 (Brenta via ferrata Benini et via Bochette Alta vers refuge Alimonta) : Départ à 7h00 du refuge. 45 minutes de marche d'approche nous serons les deuxièmes à partir la ferrata Benini. Une agréable mise en jambe avec des montées en gradins, peu de difficultés, découverte du panorama typique des dolomites (2h).  Descente vers le col de del Tuckett pour enchaîner sur la via Bochette Alti. Il y aura plus de gens qui arrivent du refuge Tuckett et nous effectuerons de nombreux dépassements, certains vécus avec plus d'agressivités que d'autres... La vue est magnifique, l'exposition plus aérienne cette voie sera un peu plus exigeante  avec de nombreuses montées et descentes. Emilie découvrira qu'elle n'a rien contre les rappels dans le vide mais les "putains de criss " d'échelles rouillées branlantes dans le vide ; ce n'est pas son fort (conclusion : je ne fais pas confiance aux ingénieurs). On ne clipe plus par ailleurs qu'une section de câble sur 50 ou une fois par demi-heure... résultat : une via estimée à 4-5h nous a pris moins de 3h et Emilie s'est fait pourrir par un italien.

 

Jour 3 (Via Bochette centrali) : tentative de départ tôt qui sera mis à rude épreuve par un service à table pour le petit déjeuner. Mais qu'a celà ne tienne nous sommes organisées! Les sacs sont prêts, on se faufile, on se dépêche à payer, on fait l'impasse sur le brossage de dents et nous serons encore une fois le deuxième binôme à arriver au pied de la via après 45 minutes de marche d'approche, une montée de pierrier et une traversée de glacier un poil exposé avec un bâton pour deux...  Nous ne serons pas très fière de nous en voyant la pente du glacier une fois arrivées au bout (les crampons sont dans le sac, chuuuuuttt).

La via centrali c'est la plus belle, la plus magnifique, des vires et des vires de pur bonheur et nous sommes éblouies pas les paysages. Nous avons dépassé le premier binôme à la première échelle et sommes seules au monde!! C'est le paradis des vues impressionnantes. Le calme, le soleil, le vide. Un moment dont nous allons nous rappeler toutes notre vie (ou du moins jusqu'à notre démence sénile). (2h avec de multiples arrêts et pauses photos/contemplation).  La descente sera moins zen et nous semblera beaucoup plus longue (3h???) nous serons de retour à Valsinella pour ensuite faire la route et rejoindre le massif de Tofana. Pizza  et  dodo dans un petit B&B très confortable et fort apprécié (refuge Dibona complet).

Jour 4 (Via Ferrata Punta Anna + Olivieri) La météo est mauvaise pour la nuit et tôt le matin, ce sera donc notre seul départ tardif de la semaine à partir du stationnement du refuge Dibona à 8h50. La montée de Punta Anna est plus physique avec plus de 1000m de D+ et le sommet est bien gazeux. Nous ferons un boucle avec le sentier olivieri sans monter jusqu'au téléphérique de Tofana di Mezzo qui brise un peu le charme. Arrêt déjeuner au refuge Pomedes et route vers le refuge Auronzo où nous arriverons pour le diner( les 5 derniers km de route nous sont facturés 25 euros, il ne perdent pas le nord ces italiens !).

Jour 5 (sentier des forcelle) monte paterno: une journée annonçée comme douteuse au niveau de la météo mais ce n'est pas grave, nous sommes parties pour une rando autour des fameuses tre cime, une ballade annonçée comme assez tranquille.

Encore une fois on en prend plein les yeux dans la montée qui nous amène au refuge locatelli.  De là démarre un sentier dans des galeries souterraines ( une pensée émue pour les soldats qui s'y refugièrent durant les hivers de conflits glaçés), puis une via ferrata qui nous fait basculer de l'autre coté du monte paterno. Une descente dans un pierrier qui laisse Emilie déconcertée alors que je tente de lui apprendre "la ramasse", apparemment pas une spécialité du Québec.

Nous arriverons à la voiture sous un orage tempête -grêle-putain chui trempée en 3 secondes-mauvais timing-ah on aurait pas du s'arrêter manger au refuge, tant pis pour nous!

 

Cette journée sonne la fin de ces belles aventures dans les dolomites, nous donnant envie de venir y grimper sous peu,

le mauvais temps annonçé pour demain nous pousse à prendre une terrible décision....

Si on allait se le couler douce à Venise pendant deux jours ?......ah, c'est dur la vie.....!