12-03-2021
Lauzière - Cheval Noir
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Félix, Pizzi
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Même si pas mal de Gaulois connaissent maintenant le vélo-ski, un retour d’expérience n’est jamais de trop ; surtout suite à une première fois ! Si ça peut motiver quelques-uns d’entre vous…

 

Je le copie-colle car le contexte n’a pas changé depuis ce premier CR mobilité douce. Depuis 1 an, nous avons eu droit à 2 confinements qui ont au moins eu le mérite de nous donner du temps pour réfléchir. Et après quelques années de vagues balbutiements, force est de constater qu'arrêter (presque) le boeuf et l'agneau, recoudre mon pantalon de ski au lieu d'en racheter un, et taper dans le maraichage des Monts du Lyonnais au lieu des bananes des Antilles, ça ne suffit pas ; Mon bilan carbone reste désespérément au-dessus des 2 tonnes, et l'avenir n'a pas l'air pas glorieux pour ma génération.

Alors en attendant d'éventuellement déménager plus près des montagnes, ce qui ne se fait pas du jour au lendemain, la décision fut prise en novembre non pas de stopper la voiture d'un coup mais de s’en priver 1 week end par mois, au choix bien sûr, à l’occasion duquel je dois trouver une solution mobilité douce si je veux sortir en montagne. Ça s’appelle un auto-coup de pied au cul, et pour le mois de mars, ça tombait ce week end ! Les jours étant plus longs, les températures plus clémentes, il était temps d’essayer le vélo-ski !

Mes a prioris sur le vélo-ski à la journée, c'était - Une galère pour faire tenir les skis à la montée – Une arrivée au parking complètement trempé – Une baisse d’ambition énorme sur la course à ski – Un départ très tard skis aux pieds – Une chance non négligeable de me faire chourer mon vélo - Une descente à vélo tout mouillé/gelé.

Départ de Chambéry (oui j’avoue on triche dès le début) à 7h moins le quart direction La Chambre, et nous voilà à 7h30 en train d’attacher les vélos sur les skis ; première peur écartée, ça prend 10min, on fixe les chaussures, on sangle le sac dessus, et c’est parti direction Saint François Longchamp où la sœur de Félix fait la saison ; les vélos feront la sieste à l’abri des voleurs dans son studio. Pierre et moi avons nos vélos de route, Félix doit se contenter d’une enclume de ville, trimballe son split, force le respect.

Départ skis aux pieds sous le ciel bleu après 1200m de route ; la bonne nouvelle, c’est le dos bien sec sans sac à dos. La moins bonne, c’est qu’on chausse à 10h, heureusement qu’il fait frais. En effet, on part tard. Les quantités de neige fraiche sont décevantes, 3cm à la station puis 8cm sous le col du Cheval Noir où nous rattrapons les frangines et autres pièces rapportées parties avant. Le temps se voile doucement mais surement et nous arrivons au Cheval Noir vers 13h30 sous un petit vent et une nébulosité croissante. Pas grave, il y a encore une vue, et pas des moindres ! Sommet check, bon c’est pas le Dolent mais c’est quand même un joli sommet, tout à fait faisable en vélo-ski à la journée, voilà qui est rassurant sur les ambitions potentielles.

La descente est sans intérêt, comme une tomate d’Espagne en février, jusqu’au col du Cheval Noir. Ensuite jusqu’à la station, on est sur de la Cœur de bœuf de Leclerc, 8cm de fraiche sur fond très dur, c’est beau, ça fait envie, mais les sensations sont décevantes. Enfin dans la station, c’est damé et revenu, donc très agréable malgré le manque de texture ; du coulis de tomates du jardin.

A l’arrivée aux vélos, on repasse en baskets, et on choisit de descendre à la gare les skis sur le dos ; il n’y a pas un coup de pédale à mettre donc peu de chances de transpirer, et puis ce sera finalement assez court. Cette partie sera finalement vraiment jouissive, quel pied de descendre à fond de balle sans effort, devant les yeux écarquillés des automobilistes ! De plus, aucune sensation de froid en habits de ski, j’en suis encore assez surpris. Nous arrivons en avance pour le train de 16h30, qui nous amène à Chambéry à 17h11, un horaire qu’on peut qualifier de tout à fait raisonnable.

C’est l’heure des enseignements :

  • Evidemment, il faut être moins ambitieux qu’en faisant le trajet en bagnole. Mais, malgré une montée à vélo qui sera rarement plus grosse (1200m), on a pu faire 1200m de ski et on aurait sans doute pu faire 1500/1600 sans trop en chier ; c’est pas tant moins que les sorties habituelles !
  • Pour le vélo qui sieste au parking, je n’ai pas trouvé de solution pour prendre mon route (qui vaut cher). Donc il faudra se résoudre à acheter un vélo plus bas de gamme pour pouvoir l’attacher caché derrière un arbre
  • L’effort de montée à vélo, la descente en fin de journée au froid, c’est pas grand-chose finalement. Du moins au mois de mars sans prendre la flotte. C’est sur que pour du vélo-ski, on guettera plus la météo.
  • Les skis sur le vélo, ça se fixe bien, même à l’arrache avec 2 tendeurs. On sangle facilement le sac dessus avec les chaussures fixées. Par contre, c’est plus aléatoire niveau équilibre, il faut dire que ça m’a presque triplé le poids du vélo et reculé le centre de gravité. Donc c’est mieux sur une route roulante avec un minimum de vitesse.
  • En conclusion, le vélo-ski, ça se prêtera sans doute mieux aux sorties sur le week-end avec refuge. Ça tombe bien, c’est dans les tuyaux. Mais en tout cas sortir à la journée c’est tout à fait possible, si les conditions permettent de partir tard du parking (hiver ?). Et en partant de Lyon, les options sont plus réduites, mais les préalpes doivent être accessibles. A vous la balle.