Un retour sur notre mini raid au-dessus de Zinal dans le Valais Suisse.
J1 : Terminus de la route après Zinal, un horodateur nous attend, bienvenu en Suisse ! Bon, je pense que la durée de vie d’un tel instrument au Pont de la Betta ou Pré de Madame Carle ne dépasserait pas 24h. Bref, ski sur le sac, nous partons vers la lointaine cabane d’Arpitettaz et nous constatons rapidement qu’il a vraiment peu neigé cet hiver la bas, ce que confirmeront les locaux. Nous arrivons à la cabane assez tardivement après avoir erré à la recherche de langues de neige encore fréquentables. Cabane qui a la particularité d’être tenue bénévolement par différents gardiens d’une semaine à l’autre, vraiment sympa le concept. Seulement 3 autres français dans la cabane avec qui nous ferons le périple, normal, le mauvais temps est annoncé le lendemain …
J2 : après une petite trouée matinale qui nous permet d’accéder au glacier de Moming par un passage situé juste en dessous du front, bâchage complet avec petite neige jusqu’à proximité du Blanc de Moming. Heureusement, les anciennes traces étaient encore à peu près visibles sur ce glacier particulièrement crevassé, la corde est tout de même sortie. La suite est plus simple niveau orientation car il suffit de parcourir l’arête du Blanc sur 1 km qui vient buter contre l’épaule du Rothorn avant de basculer sur le versant Mountet. L’arête du Blanc est aérienne et pas si facile que cela dans les conditions rencontrées, ambiance glauque avec cette météo, elle porte bien son nom l'arête du Blanc. Une éclaircie nous facilite la tâche pour le début de la descente du glacier de Mountet (pas vraiment débonnaire, une énorme crevasse barre le haut du glacier) et nous profitons bien des 5-10 cm de fraiche dans la lumière retrouvée. Le moral en hausse, nous optons pour une descente par le versant O puis SO du col de la Forcle, départ un peu raide par un couloir entre les barres puis de nouveau poudre. Après cette belle descente, nous remettons les peaux pour accéder à la cabane du Mountet sous la neige qui se renforce. L’accueil toujours sympa dans cette cabane avec une affluence raisonnable.
J3 : comme prévu, le temps est au grand beau avec 20-25 cm de poudre ultra légère et grand froid le matin. La descente à la levée du jour vers le glacier Durand dans cette ambiance feutrée et cette poudre est magique, on a plutôt l’habitude le matin d’entendre des crissements de neige dure ! Montée tranquille du glacier vers le col Durand avec tous les 4 000 du secteur en toile de fond, on est à la trace avec les 3 autres français. Au col, nous venons buter sur les contreforts de la pointe de Zinal pour profiter d’une vue de carte postale vers les montagnes de Zermatt (Dent d’Hérens, Cervin, et Mont Rose). La descente se fera en bonne poudre froide jusqu’au bout du glacier, en dire plus serait indécent. Retour à la civilisation après une longue marche histoire de ne pas trop être dépaysés par rapport à l’Oisans.
C’était la première fois que je visitais ce secteur du Valais, et même si évidemment ça ne vaut pas Belledonne, il faut reconnaitre que le coin est magnifique, sauvage, peu fréquenté, avec de vrais glaciers, ne pas sous-estimer les distances ni les proportions des montagnes, tout est grand. Dans les 2 belles cabanes visitées, nous avons eu un accueil à des années lumières de ce qu’on a pu avoir du côté de Zermatt il y a quelques années. On reviendra.