11-02-2022
Belledonne
Xavier
2

Jour 1 ( François)

Au programme de ce week-end un stage de pente raide avec la FFME. Ma première descente du stage sera le fameux couloir de la « Panne de réveil » 5.3 E1 , expédié via un « levé-sauté-pas coiffé » et un tout schuss vers l’interphone. Il est 7h00, Robin est en bas de chez moi depuis 10 minutes et la rédaction du CR assuré !

Direction Chamrousse pour 3 jours d’apprentissage de la pente raide via une stage FFME avec Xavier, Ghm.

Nous commençons par échanger autour d’un café puis direction les remontées mécaniques pour débuter l’enseignement. Les premiers exos se déroulent sur les contrepentes du domaine puis Xavier -originaire de la station- commence à nous faire découvrir les hors-pistes. Virages stem et sautés en pente raide, préparation de l’entrée en couloir, réalisation des différents types de corps-morts et gestion du risque sont au programme.

Bien qu’interdite en pente raide nous feront des exercices de chutes pour lesquels Amandine démontrera un fabuleux mélange de maitrise et de grâce (gif disponible sur demande^^).

Après cette journée bien remplie et sous une météo peu clémente, direction Echirolles lieu d’hébergement -moyen – du stage.

 

 

Connaissance du milieu montagnard : La luge a foin , sens propre : Issu du milieu agricole La luge à foin était très répandue dans les montagnes et n'était pas spécialement prévue pour l'hiver! Au contraire, c'est l'été qu'elle était le plus utilisée, pour descendre le foin des prés escarpés jusqu'à la grange du chalet ou au char qui attendait sur le chemin en contre-bas. Grâce au poids du foin et à la pente, les lugeons glissaient sur l'herbe coupée assez facilement. L'inconvénient de la luge était son poids et son volume et il en découlait un style de descente peu esthétique.

Sens figuré : Skieur ou skieuse médiocre.

 

Citation : « On est tous la luge a foin de quelqu’un »

 

Jour 2 ( Amandine)

Deuxième jour, le réveil sonne, bien décidé à se rattraper de la veille, François saute du lit et allume les lumières. Le réveil est… brutal !

 

On est de suite récompensé lorsqu’on jette un coup d’œil dehors, il fait grand beau ! Cela va changer du brouillard de la veille.

 

Nous prenons les remontées et nous rejoignons notre premier couloir de la journée : le Cul de la vieille – une raie de neige au milieu de deux montagnes rocheuses affaissées.

C’est beau ! (Je parle bien sûr du couloir…). Il nous donne bien envie. On remarque une petite accumulation de neige, nous décidons donc d’envoyer l’armée avant d’y aller et François, en rappel via un corps mort avec les skis en croix et tenu par Charlotte descend tapoter la neige.

Ça tient ! On y va tous. Nous enchainons nos plus beaux virages Stem : ski amont décalé pour former un léger triangle, on pousse dessus et on positionne bien le corps pour regarder la pente, la bête qui nous choppe si on ne la regarde pas dans les yeux.

Nous arrivons presque tous en bas quand nous voyons une fusée débarouler du milieu du couloir jusqu’en bas. Une fois la neige enlevée, nous découvrons Robin, dépité, son ski ne veut définitivement plus rester accroché à son pied. Le ressort de ses ATK est foutu. Ce n’était pas le jour pour perdre sa fixe !

 

Notre guide Xavier nous emmène ensuite dans une des plus belles et des plus dures goulottes du weekend : la goulotte du chien – 4.3 en haut, 5.1 en bas.

Nous commençons à la gravir crampons aux pieds et encordés. Au fur et à mesure qu’on la monte, on est persuadé vu l’état de la goulotte, on ne la descendra pas à ski.

C’est sans compter l’enthousiasme de Xavier : ça va être super cette goulotte !

 

Nous comprenons donc que la descente se fait bien par là. Nous regardons la goulotte qui se déverse étroite et froide sous nos spatules, le ventre passant du mode lavage à essorage en quelques secondes.

Xavier tente de nous rassurer : «  C’est que du 55 degrés maximum»

Ah…

 

Avec sérieux, nous décidons chacun à notre tour si nous voulons la descendre ou pas. Robin, le meilleur skieur parmi nous, n’a pas le choix que de prendre le couloir de secours. Ce n’est absolument pas raisonnable d’y aller avec un ski qui peut vous lâcher à tout moment.

 

Apres avoir enlevé toute trace de neige et glace sur les fixations et chaussures pour un maximum de sécurité, le reste de l’équipe chausse et s’engage dans cette goulotte. Le début est correct, on s’applique et surtout, on se concentre pour ne pas faire de faute. La 2eme partie se complique, notre slush créé une goulotte dans la goulotte : ruisseau de neige qui forme une coulure, créant une cavité tout le long de la pente et qui nous pique la moitié de la maigre place qu’il nous reste. Attention à ne pas se prendre les skis dedans sinon c’est la chute assurée. Le guide essaye de l’aplanir pour nous.

 

Nous poserons ensuite deux rappels. Un sur une partie neigeuse pas suffisamment en condition pour nous et un deuxième sur une partie rocheuse. François s’y attaque en premier et garde ses skis sur la partie rocheuse pour gagner du temps. S’ensuit ce qui ressemble à une multitude de couteaux raclant chaque portion d’une assiette en céramique. Nous décidons suite à son expérience de mettre les skis sur le dos et la descente se fait sans encombre ou presque. Le passage d’une mini grotte me permet de démontrer encore mes grandes capacités artistiques : oubliant que mes jambes n’ont pas la taille mannequin, je n’arrive pas à atteindre l’autre côté de la grotte, ce qui se termine par un grand écart désespéré suivi d’un pouf dans la grotte. (ndlr : gif disponible également^^)

 

Arrivé en bas, on est tous contents. On est vivant ! On retrouve notre Robin qui en a profité pour nous filmer sur les rappels (encore des vidéos dossier…) et nous retrouvons la piste de Casserousse, dite une des 10 plus dure au monde. Il nous en faudra plus pour nous impressionner. On la débaroule comme des sauvages contents de pouvoir faire de grands virages sans s’embrocher sur un rocher. Et si on tombe, on trouvera bien un enfant sur qui se rattraper…

 

Fin de la 2eme journée, on a encore appris pleins de choses, on est mort mais on est bien content !

 

Jour 3 (Charlotte)

 

Grand Eulier couloir NW rectiligne 4.3

L'oursière (en montée)

Les croissants : le grand / le central / demie-lune

 

En ce dimanche matin on décide de s'activer plus tôt. On charge la voiture avant le petit dej, pour un départ à 8h15. Non sans regret de faire la route pour la dernière fois !

 

Arrivés sur Chamrousse, Robin file louer une paire de skis, Xavier achète les forfaits, pendant que le reste de la team se tartine de crème solaire sous un soleil radieux.

 

On longe les Lacs Robert, et on passe en mode rando.

Ascension du Mont Eulier sans perdre de temps.

 

Premier couloir de la journée 4.3 E2, orientée Nord Ouest.

Amandine est surmotivée et en pleine forme, elle se lance la première. 

Très bonne condition, on a la technique, on se sent à l'aise

Robin a un peu d'appréhension malgré tout avec ses skis de loc, mais il reste au top !

Le couloir est superbe !!!

1 rappel au milieu pour passer 1 passage un peu trop sec

Gros kiff !!!

 

Connaissance du milieu Montagnard  Arrivés dans le fond du vallon, petit moment nature  :

Les pins cembros sont très caractéristiques de la région.

On les reconnaît grâce à leurs épines toutes douces, flexibles et par grappes de 5.

Le responsable de cette incroyable richesse écologique est le Cassenoix moucheté !

Ces oiseaux sont les seuls à manger les graines du pin cembro.

Dès la fin de l'hiver, ils extraient les graines des cônes, les ramassent, les mangent, et en cachent pr l'hiver. En les oubliant, ils participent à la régénération naturelle de la cembraie… Un équilibre parfait !

 

 

Nous remontons dans "l'Oursière".

Après mille tergiversations, chacun y va de sa technique

Xavier déchausse et monte à pied, droit dans l'pentu, en s'enfonçant de plusieurs dizaines de centimètres à chaque pas

Suivi de François, qui malgré les marches déjà créées par Xavier, garde ses distances ;-)

L'autre partie de la team, skis aux pieds pour rester à la surface, enchaine les conversions.

Verdict : le meilleur combo aura certainement été monter à ski pour ne pas s'épuiser, et finir à pieds sur les derniers mètres.

Mais on arrive tous au sommet, quasi en même temps.

 

On débouche sur un petit recoin en plein soleil, au pied d'une falaise à l'abri du vent, idéal pr casser la croûte.

 

Après-midi direction le secteur des Croissants.

On attaque par "le grand".

Malheureusement il y a un léger manque de neige, et on est beaucoup moins à l'aise que ce matin ! Une bonne partie se fait donc en dérapage. Et oui n'oublions pas que le virage n'est pas obligatoire ;-)

 

La fatigue commence à se faire sentir, alors on demande tous 1 couloir un peu plus tranquille, on veut kiffer un peu plus sereinement pour cette dernière après-midi.

 

On s'engage alors dans "le central" plus accessible, on y va tranquillou quand même.

Petite scène superbe : une cascade de neige.

Elle s'enclenche quand le skieur en amont du couloir s'elance dans la pente. La neige dégringole entre les sapins, dévale la falaise au-dessus de nous, et atterri dans la pente de poudre toute douce ;-)

Cf Vidéo

 

Robin et François s'arrête là et vont chauffer les places dans 1 bar.

Nous demandons 1 dernière descente, mais vraiment tranquillou pour cette dernière, on veut juste du kiff, sans pression.

 

On s'engage sur "la demie-lune". Très bonne neige, la face est plus large, la pente est moins raide, c'est easy.

On a presque envie d'en refaire une, la toute dernière ;-)

Mais toute bonne chose à 1 fin, on a quand même bien poncé le massif, direction le bar ;-)

 

Demi, pinte, chocolat chaud, greenchaud, tout le monde a bien mérité son réconfortant !

 

Debrief

Malgré une petite déception concernant le logement qui est pas mal, mais loin et en ville

Stage super, varié, dynamique

Xavier a su s'adapter à nos niveaux

Très bonne ambiance

 

On se quitte sur une belle citation de François "Seules les montagnes ne se rencontrent jamais", au plaisir de recroiser Xavier en montagne