09-02-2023
Beaufortain
1400
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La sortie d’Emeric est celle qui a le plus de succès dès les premières minutes de la perm de préparation du rassemblement. En quelques instants, toutes les places sont prises par une équipe de skieurs aguerris. Le signal est clair : ce sera une sortie encadrée marquée par l’autonomie des participants, au premier lieu desquels les encadrants…

Samedi matin, nous arrivons à Granier en ordre dispersé : certains ont dormi à Lyon, d’autres à Chambéry, d’autres à Albertville. Les plus proches ne sont d’ailleurs pas forcément les plus reposés ! Le temps est brumeux, le thermomètre de la voiture de Maëlle marque -15 ou presque, quelques petits flocons volètent dans l’air, mais on sent que le soleil n’est pas loin. Nous nous mettons donc en route plein d’entrain dans de larges pentes couvertes de traces. Le rythme est soutenu sans être rapide. Après avoir traversé de la forêts, nous débouchons au soleil, sans nous sentir réchauffés pour autant car le vent du nord mord dans les espaces dégagés. Nous ne prenons chaud qu’une centaine de mètres sous le sommet de la Roche à Thomas, lorsque nous nous engageons dans une pente raide exposée plein sud, abritée du vent par une antécime est et son arête. Louis déchausse, suivi par Maëlle, alors que le reste de la trouve multiplie les conversions hasardeuses dans une neige peu épaisse, parfois gelée, parfois moquette, qui tend à chasser sous les skis… Arrivés sur l’arête, les encadrants filent vers l’ouest et vons se mettre à l’abris du vent en bas du couloir. Les participants les moins rapides ou les moins à l’aise dans cet environnement fort alpin les rejoignent au compte-goutte, si bien que lorsque les derniers arrivent en bas du couloir les premiers ont déjà commencé à remonter, qui dans le couloir voisin, qui vers une pente plus large qui mène à un autre sommet. Finalement, deux équipes se dessinent : les encadrants, Robin et Bruno dans un couloir N, le reste un peu plus loin. Nous nous perdons rapidement de vue. L’équipe du couloir débouche à un col confortable et ensoleillé après 30 minutes d’effort dans une neige sans consistance, puis gelée – merci Antoine et Emeric pour la trace ! et continue jusqu’au sommet de la Roche à Thomas. Nous redescendons rapidement. Nous découvrons une fois dans le vallon qu’il n’y a plus que 3 personnes dans la pente où étaient nos 6 amis un peu auparavant… Ils s’arrêtent avant le sommet, nous rejoignent, et expliquent que les 3 participants manquants ont déjà filé vers le bas pour casser la croûte au soleil. Nous les retrouvons en effet 10 minutes plus tard, et nous prenons tous ensemble le chemin du retour, dans une neige excellente par endroits, mais souvent trafolée et gelée dans le bas : ça fait descendre les chaussettes ! Enfin, nous voici tous au parking, à une heure qui laisse présager d’une douche avant la galette du club. Antoine est aux anges ! Je suis moins guilleret, car je me rend compte en enlevant mon manteau que j’ai perdu les peaux que j’y avait glissées… Heureusement, Max en trouve une dans la neige un peu plus haut, et a la présence d’esprit de parler de la situation à un petit groupe qui monte. Une heure plus tard, au chalet, j’apprends que ma peau (toute neuve) a été retrouvée ! Une bien belle journée semie-encadrée qui n’aura donc même pas été gâché par cet incident, qui me vaut tout de même la rédaction de ce compte-rendu évidemment !