16-03-2023
Italie
1940
1630
2763
F
9h
0

Topo olizane ourse n°93 coté français et https://www.camptocamp.org/routes/750232/it/testa-dell-autaret-anello-testa-dell-autaret-cima-di-collalunga-valle-di-seccia côté italien.

Après 3j dans le vallon Valasco, nous avons regagné le refuge Dahu, au cœur de la montagne dans le très joli hameau San Bernolfo. Nous voilà partis du refuge au petit matin à 4 à la découverte d’un nouveau vallon menant au lac de san bernolfo, puis au col de Guercia. La matinée est bien fraiche, le ciel dégagé, et la route…sèche !

Après ce petit échauffement à pied, on chausse au lac pour s’enfiler dans un long vallon vers le premier col de la journée à l’est de la tête dell’ Autaret dont nous devons faire le tour et l’ascension. La neige est bien dure, ça hésite entre couteux et crampons (façon Manu) pour passer les ressauts un peu raides, dont le dernier sous le col, où je ne fais pas la maline dans les dernières conversions sur ces congères  bien gelées… Nous débouchons au col de Guercia sur la frontière entre 9h30 et 10h. Manu pousse un grand ouf de soulagement en voyant le versant sud-est bien enneigé : pendant toute la montée il s’excusait déjà de nous proposer dans une sortie « trop » printanière car le gardien du refuge nous avait promis des pâquerettes ! Au lieu de cela, nous profitons une neige juste transformée comme il faut jusqu’à la cabane aux moutons, où nous repautons pour remonter vers la crête frontière cette fois ci à l’ouest de de la tête. Très belle montée dans un large vallon, qui a gardé la bonne neige dans le haut. On y fait donc un aller-retour pour en profiter un peu. On y picnique aussi au soleil en observant des mammifères sur une crête en face : difficile d’identifier de ce dont il s’agit. Pour Bab, ce sont simplement des chamois, pour Manu, le troupeau ne se comporte pas comme un troupeau de chamois, ce sont des loups. On observe sans pouvoir trancher, Antoine décide donc que nous avons devant nous des « chamaloups » ! Et voilà une nouvelle espèce découverte dans le Mercantour par Herr Docteur Bard ! Il est temps de regagner la crête frontière car la neige chauffe. Arrivée sur la crête un peu pelée, nous rejoignons la cime dell’ Autaret (arête ouest) à pied à 2763m. Une très belle vue sur l’arc alpin, l’Argentera, la France, dont la montagne semble vraiment très sauvage à ces endroits. Nous observons de là le meilleur moyen de descendre en profitant des pentes ensoleillées car nous savons que ces derniers jours les pentes nord ne sont vraiment pas bonnes à skier. Un peu ambitieux, on pense pouvoir atteindre la cime di collalunga, mais il est tard et on a déjà 1900 D+ dans les pattes. Finalement on longe la crête jusqu’après le col du même nom, et Manu nous dessine une belle trace ascendante en arc de cercle pour rejoindre très facilement le col di Seccia. De là, commence une descente magnifique et sauvage dans le vallon minéral di Seccia. Manu nous guide pertinemment sur les contre-pentes ouest encore ensoleillées alors que le fond du vallon vient de passer à l’ombre, il est 16h à peu près. Mais il ne faut pas se laisser entraîner par ce beau vallon jusqu’au bout : à 2200m à gauche toute pour rejoindre les belles pentes du vallon di Barbacana, empruntés par les autres groupes ce jour sur leur chemin vers la punta Gioffredo ou le Corborant. On suit ensuite la route qui longe la rivière de Corborant, à l’ombre certes, mais dans une neige encore ramollie par le soleil du jour. On déchausse à la route 50m sous le refuge, émerveillés encore par cette belle journée à cheval entre France et Italie, sans voir personne dans une belle neige de printemps. Et un peu fatigués aussi. Merci à Manu, Jeanne et Antoine pour le partage de ce goût de la Randonnée avec « un grand R » dans ces coins sauvages de nos belles Alpes.