20-02-2021
Ecrins
2200
1425
3559
F
2j
Didier
1

Nous nous retrouvons à quatre personnes au départ du Décathlon de Bron à 6h40. Didier a été efficace en venant directement depuis St Etienne. On charge tout le matériel dans son carrosse avec son "mode sport mettant les compteurs en rouge" et c'est parti direction la Grave !

Le trajet est effectué sans hésitation. Il faut dire que Didier connaît très bien le secteur de la Grave. Le lac du Chambon dégage un certain charme avec la couche de glace le recouvrant. Pas sûr néanmoins que le patinage soit conseillé dessus vu la douceur des températures matinales.

Le véhicule est déposé sur le parking du téléphérique des Glaciers (à l'arrêt bien sûr). Quelques autres véhicules sont là, mais on est très loin de la foule habituelle que pourrait avoir la Grave un début de week-end ensoleillé. La troupe est prête à 9h. Après avoir descendu les escaliers et traversé la Romanche, on ne peut manquer le résultat de l'avalanche de la semaine précédente avec son amoncellement de blocs créant un mur de près de 20m. Impressionnant !

Nous pouvons chausser dès le début, mais la neige est sans surprise bien dure. Les couteaux seront nécessaires pour passer un morceau raide au début. Certains les garderont, d'autres les enlèveront pour la suite. La montée se passe tranquillement. Nous croisons un père avec ses 2 fils partis pour la journée. La station P1 du téléphérique est dépassée. A la sortie de la forêt nous commençons à apercevoir le refuge Evariste Chancel, notre étape pour cette nuit. En effet le refuge a eu le bon goût de ré-ouvrir le week-end de notre passage (ce qui a motivé cette sortie, ne nous le cachons pas ;) ). Ainsi après 3h de montée, nous voici sur la terrasse du refuge à 2500m sous un ciel bleu magnifique !

Cela fume fort sur les crêtes ! Les groupes de retour des hauteurs nous confirment le fort vent au-dessus. On verra ce que cela donne pour nous demain... Après quelques instants nous voyons arriver Denis et Aurélie qui avaient dormi à la Grave le soir précédent et qui passent comme nous la nuit au refuge. Se prélasser au soleil c'est sympa, mais on se dit que bouger c'est sympa aussi. Didier préfère continuer de profiter de la terrasse (et de récupérer de sa semaine de travail). Aurélie et Denis poussent jusqu'au Belvédère, alors que le reste de la troupe se place sur un petit plateau pour des exercices de mouflage.

Retour au refuge où ceux devant descendre sont déjà repartis. Un groupe de trois skieurs est reparti pour faire le couloir de la Banane (150m, 35-40°). Bières à la main, jumelle à portée de main, nous attendons le spectacle. Il est court, le trio se débrouille bien pour descendre ce couloir pas si gelé qu'il pourrait le laisser penser vu de loin.

La fraîcheur s'installe, les discussions se poursuivent à l'intérieur pendant que Rémi le gardien et sa compagne s'activent en cuisine. Denis fait la connaissance d'un gaillard cherchant des équipiers pour des courses d'alpinisme pour la suite de la saison. L'histoire nous dira s'ils feront équipe in fine ;)

Le repas se compose d'une soupe, agneau avec pâtes et fèves, gâteau au chocolat et d'un génépi maison pour la digestion. L'ensemble est bon et copieux (on notera un peu trop de plastique pour la vaisselle). Le dortoir dédié à notre équipe gauloise est spacieux et il ne nous faut pas longtemps pour trouver le sommeil.

J2. Hélène s'est cru au travail en laissant son réveil à 6h15. Mais ce sera vers 8h que nous nous lèverons. Pas d'urgence ce matin, on laisse le temps au secteur d'être éclairé par le soleil. Vers 8h45, nous voici prêts au départ (Aurélie et Denis étant partis en amont). La direction est donnée vers le Dôme de la Lauze en passant par le col des Ruillans. Pas de vent ce matin sur le Dôme. On espère que ça durera. Les couteaux sont bien utiles pour ce début de journée. Après avoir doublé un groupe de skieurs parti un peu avant nous du refuge, nous voici arrivés à la Gare des Ruillans.

Il est temps d'attaquer la partie sur le glacier. Même si les remontées sont fermées, les dameuses ont travaillé en préparant la piste bordant le téléski de la Girose. Nous mettons quand même nos baudriers au cas où. La montée se passe doucement, l'altitude commence à se faire sentir. Mais nous arrivons tous au Dôme de la Lauze (3559m) avec un vent qui commence à se faire bien présent au sommet. Après la séance photo, nous ne traînons pas pour enlever les peaux pour éviter de nous refroidir. Didier subit un coup de fatigue avec l'altitude qui s'estompera avec la descente ; descente qui nous permet de nous mettre en jambe pour la descente.

La terrasse du restaurant est au soleil avec aucun vent. Un lieu idéal pour notre pause repas. Nos 2 Hélène ont repéré un duo de snowboaders. Elles s'installent au première loge pour profiter de leur descente du côté du col du Lac. Après une courte apparition, l'attente de la suite se fait sentir. Tristesse, cette suite n'est point composée d'un enchaînement ininterrompu de virages avec gerbe de neige. La gente féminine subit ici sa frustration dominicale. C'est acté, les surfeurs ne font plus rêver !

Il nous reste à attaquer le vallon de Chancel avec près de 1800m à descendre ! Le début se passe difficilement pour HélèneG, la faute à une fix capricieuse. Un peu d'acharnement plus tard et le problème est réglé. La suite entre partie gelée et neige bien croûtée ne me rassure pas beaucoup. A la différence de Didier clairement dans son environnement. HélèneC se fait une frayeur à un moment. Ce sera juste un bleu au niveau du genou. Ouf !

Le vallon se rétrécit au fur et à mesure, mais la neige devient moins dure, ce qui équilibre la balance. Didier gère la navigation avec aisance et nous mène jusqu'à la gare P1 pour éviter le bas de l'avalanche. Un court passage après la passerelle nous obligera à déchausser faute de neige. Puis il nous restera à remonter l'escalier avant de retrouver le parking. Ça y est, nous venons d'achever nos 2200m de descente !

Nous retrouvons un binôme grenoblois nous ayant précédé au Dôme qui était descendu par le col du Lac. Didier étant prévoyant, nous pouvons partager une bière sur le parking pour clôturer ces deux très belles journées !

Il nous reste à affronter le retour à la civilisation qui ne sera pas une partie de plaisir avec ses embouteillages à l'approche de Vizille. Ils nous auront quand même permis d'assister à une rencontre improbable entre des jeunes occupant une BMW électrique, assistés d'une fille en kimono, aidant à pousser une voiture plus ancienne que son conducteur. Le tout accompagné d'un mélange de Rap/RnB et d'HélèneG nous racontant ses ateliers graffiti en commentant les tags sur les murs bordant notre 2x2 voies.

Bref un WE à la Grave ça marque les esprits !