Après une nuit correcte dans le refuge d'hiver de la Pilatte (2e fois pour moi en 3 nuitées), nous nous levons à 3h30.
Nous partons à 4h15 du refuge bien motivé à monter au col du Sélé et faire l'arête nord des Boeufs Rouge s'il n'y a pas le vent à 80 km/heure comme la météo l'avait annoncée. La face ouest des boeufs rouge est un peu blanche. Il a donc neigé dans la nuit.
La montée du glacier de la Pilatte se fait sans problème. Nous arrivons au pied du col de Sélé où nous constatons qu'il y a une couche de neige suffisante sur les rochers qui va nous poser des soucis.
L'accès au col commence par une cheminée en mixte (glace, neige et rocher) et à l'ombre (un ou deux onglets à la clé pour chacun). J'ai posé 2 coinceurs qui m'a fait beaucoup de bien psychologiquement dans ce passage.
Nous arrivons au col du Sélé avec un beau soleil, de la chaleur, un joli panorama et pas de vent (ouf). Nous remarquons que l'accès par l'autre versant est beaucoup plus facile. Il y a juste un petite remontée d'un pierrier pour arriver au col depuis le glacier du Sélé.
Nous commençons la traversée de l'arête en croisant des cordées qui ont fini leur ascension alors que nous sommes qu'à la moitié. Sur le topo, il est indiqué de contourner les gendarmes par une vire sur le flanc ouest. Nous suivons ce conseil sauf qu'il y a le hic de la neige qui présente 3 inconvénients majeurs :
- la neige cache le peu de prises potables dans ce rocher pourri,
- la neige transforme des prises adhérente en patinoire,
- la neige s'est transformé en glace afin d'avoir une progression en mixte : trop coooooooool :-(
Nous progressons donc lentement afin de prendre un minimum de risque.
Sur le flanc Est au soleil, l'ascension est beaucoup plus facile. Finalement, nous accédons au sommet après 5 heures d'effort au total. Mais la vue du sommet est magnifique où nous voyons du Mont Ventoux aux Alpes Suisse en passant par le Mercantour, l'Ubaye et le Queyras tout blanc.
La descente sur sur le col de la Condamine se fait sans trop de problème. Il nous reste plus que la 1ere partie de la descente du col qui est à 40-45°. Après plus de 10h d'effort, nous restons bien concentrer car l'erreur est interdite.
Finalement, nous arrivons au refuge à 16h45 où Jérôme et Christelle nous accueille.
Mais la journée n'est pas fini car il nous reste à descendre au camping de la Bérarde où nous sommes accueillis par les gaulois en pleine apéro. Une bonne bière après 14h d'effort au total fait toujours du bien.
C'était au final une belle course dans des bonnes conditions météo, un peu longue et avec plus d'engagement que d'habitude.
Geoffroy