15-07-2017
Ecrins
D
 
un topo potassé sous la tente mess faisait l'éloge de la trilogie des arêtes ouest de l'oisans (enfin celles en bon rocher, je suppose qu'il y a bien d'autres arêtes ouest dans l'oisans mais le bon rocher se fait plus rare).
une trilogie! ça vend du rêve... le seigneur des anneaux, Sergio Leone, le parrain...
et ça donne du sens. je ne fais pas des courses d'alpi, je fais une trilogie!
 
donc après la pointe des aigles et le pic nord des cavales avec Claire, c'est Antoine qui s'y colle pour l'arête ouest de la tête des Fétoules.
l'objectif est clair: "aujourd'hui on est de retour pour l'apéro!"
 
il y a des histoires qui commencent mal.
3h du mat. Refuge de la lavey.
moi: "J'ai mal au bide" (trop empifré de ragoût de mouton hier soir. Sans doute. Mais c'était bon!)
Antoine: "ma frontale est hs"
nous deux: Les jambes et les articulations encore un peu douloureux de la belle bavante de la grande aiguille de la berarde. Mais c'était bon.
 
Instruction du gardien pour l'approche: quand vous arrivez à un énorme cairn, faites demi tour, il fallait partir à droite 200m avant.
En route, dans la nuit: il est marrant ce caillou on dirait une grosse crotte. 30 minutes plus tard, coup d'oeil au topo, "quitter le sentier à 2300m". l'alti indique 2550... demi tour, descente jusqu'à la crotte (l'énorme cairn) et on trouve le chemin 200m plus loin.
 
La suite? du bonheur!
alors c'est sur on a pas hyper chaud (à l'ombre toute la matinée et petite brise), il y a un court passage en rocher pourri (mais c'est presque de la rando), je suis pas en grande forme. Mais l'escalade est bonne, l'ambiance au top, des passages qui grimpent bien, d'autres sur une arête effilée.
les 2 longueurs marquantes sont dans une beau dièdre. Je me fais bien plaisir dans la première, qualifiée de renfougne dans le topo. très ludique, j'adore! 
Antoine s'occupe de la seconde avec une traversée en dalle pour la sortie.
puis ça déroule sur l'arête. 3 ressauts. 2 rappels. et on tient l'horaire qu'on s'était fixé. le sommet est déserté depuis longtemps par les alpinistes de la voie normale qui nous ont laissé une belle trace pour la descente sur le glacier. 2 petits passages en glace vive, on enjambe les crevasses pas bien larges et on profite de la pente de neige jusqu'au bout, c'est bien mieux que les éboulis pour descendre!
 
là 2 options: prendre le chemin ou ne pas prendre le chemin. Antoine la boussole suggère de prendre au plus court. "en suivant le ruisseau, on tombe sur le lac et on récupère le sentier en dessous". c'est parti en mode descente sauvage. et ça passe!
aujourd'hui même pas besoin de courir. on finit tranquillement la ballade sur le sentier pour arriver à la voiture à 18h00. 
on aura même le temps de prendre une douche avant l'apéro.
on n'en fera sans doute pas un film mais tous les ingrédients y étaient.