08-10-2017
Beaufortain
2714
D

C'est qu'on a bien dormi dans la quechua deux-secondes version camouflage de l'ami Victor, superbement calée à l'horizontale entre les deux tables de pique-nique de Treicol.
Sa peau de zèbre, avec crinière aux entournures, n'aura pas attiré de lionnes. Peut-être qu'elles ne chassent pas les nuits de pleine lune. Ou peut-être cela a-t-il plutôt à voir avec la température de la nuit qui a dû plafonner à -3°C.

Après dégivrage des circuits, nous partons sur un très bon sentier qui nous emmène en direction du col de Bresson.
Le plan initial ne sera pas dévoilé dans son intégralité mais nous imaginions un tour de chauffe dans la voie historique, sur la face Ouest. La promesse d'une ascension tout à l'ombre et les quelques touches de neige saupoudrées sur ledit versant érodent ce projet de minute en minute, tandis que le soleil semble rayonner savoureusement de l'autre côté.
Nous prenons donc la direction de la face Est, par un sentier bien visible balisé de quelques points rouge et qui chemine sous la barre d'aiguillettes au nord de la Pierre.
Passage obligé pour accéder aux voies : un petit goulet rocheux partiellement recouvert de glace vive. Nous nous encordons. Aucune difficulté mais juste de quoi choper l'onglée.

Ah, le débouché au soleil !

On part dans Dao-Domi. Quatre longueurs dalleuses sur ce caillou étrange, hyper rugueux, sorte de poudingue fracassée parfois entrecoupée de plis gréseux, aux allures de mystère parsemé d'éclats de noisettes.
La voie est très bien équipée. Contrairement aux épisodes précédents, nous ne regrettons pas d'avoir laissé les grosses chaussures au pied de la voie. On est quand même plus serein en chaussons.
A cheval sur l'arête sommitale, nous apprécions la visibilité maximale et le panorama grandiose. Trop facile de reconnaître les sommets depuis l'application magique relayée par Luc ; on joue donc aux stations de ski.
Le temps de croquer dans deux carottes et d'un petit Facetime avec Mamie (instant insolite : l'une dans son canapé, l'autre assis au-dessus de 100m de vide), nous prenons le chemin de la descente en deux rappels 25m puis 50m plein gaz et nous touchons terre juste à côté de nos pompes.

Redescente par le lac d'Amour avec figures de patinage imposées dans la bouette.

La route du retour via le col du pré nous ravit les mirettes. Entre le Mont Blanc comme à la parade, les alpages encore verdoyants du beaufortain et les lacets de Boudin on ne sait plus où donner de l'exclamation.

Victor reviendra, il a promis.

Résumé horaire :
Départ 8h30
Début grimpe 11h30
Sommet 13h30
Parking 17h02
Bistrot 18h00