21-10-2017
Belledonne
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PD
9

Réjouissez-vous, amis GAULois-es, voici deux récits pour le prix d'un ! Honneur aux dames, commençons par celui de Simona. Celui de votre serviteur suit après les * * *** **

Drin-drin, hop-hop, clac-clac, 

 
DRIN-DRIN réveil trèeeeees matinale (référence à choses et personne purement casuelle) 
HOP-HOP tram/vélo/voiture chacun de son côté pour rejoindre le point de rdv, 
CLAC-CLAC petits sacs optimisés et à 6 dans la voiture de Thierry et TOP départ 6h35.
 
PIT-STOP technique sur l’autoroute (youpi la pause café!! beh non, ce n’est pas un resto grill, juste Thierry qui passe le volant à Antoine…) et grâce à la maitrise d'Antoine et Sylvain on arrive sans la moindre hésitation (et SANS gps) à la fin de la route goudronnée après le hameau du Prabert, à côté du Pont de la Betta.
 
Même pas 10 minutes que l’on entame la marche d'approche, et vu les prévisions météo, Antoine decide de chauffer avec le rythme du refugiste chevronnée.
La lumière est belle, s’élevant sur les crêtes, et dévoilant leurs ombres sur les montagne du cirque entourant le refuge du Habert d’Aiguebelle. Il fait bon, pas de vent, pas de nuage, une journée idéale se présente.
En suer on arrive en 1h30 au point de départ de la course, et on écourte l’approche peu avant le Pas de la Coche (que l’on devine plein est devant nous, photo avec les pilons et le levant) en bifurquant à droite, c'est là le début de l’Arête du Pin. En effet, un tout, mais vraiment tout petit pin, marque le début de la crête, où plusieurs pins et d’autres touffes végétales agreement le rocher granitique.
 
1-2-3! ainsi les 3 cordées sont faites: selon le départ Antoine + Thierry, Gilles + Simona, Sylvain + Régis, le matos est reparti et c’est parti!
 
Les 3 binômes évoluent plutôt aisément sur le fil de l’arête, pas trop de pauses, surtout pas de pic-nic en commun car le temps est précieux au vu la météo annoncé, toujours pas de vent, juste parfois un petit air plus frais ou plus chaud (le foen, promettant la pluie) . Anneaux de cordes, pose des sangles sur becquet ou lunule (un seule?), un seul coinceur posé, quelques court rappels, des pas en désescalade, voilà que la base des techniques de rocher sont rapidement maitrisé par toute le monde. 
 
La Pointe, le Pinnacle, le Pic avec ses 3 pointes nous permettent d’admirer la vue à 360°:  le paysage ensoleillée est somptueux et l’austérité des grands pics de Belledonne est mitigée par le murmure du torrent dans la vallée, et par les tons orange et jaune des mélèzes et boulots; arrivant en début d’après-midi, les premiers vapeurs de nuages commencent à flotter autour de nous, donnant une ambiance irréel entre roche et nuage.
Depuis le Pic du Pin et encore en s’approchant du Col de l’Aigleton, on aperçoit tout prés en contrebas une douzaine de chamois dont la plupart de jeunes exemplaires, ils somnolentent sur les rochers ombragés ou brutent les herbes jaunes.
 
Voilà, on arrive donc au Col de l’Aiglefin, fin de la course et rangement du matériel. On redescends vite à la voiture, espérant ne pas se faire gronder par ceux qui nous attend à la maison (référence à choses et personne purement casuelle) rebolotte 1h30 de marche (le "CITRON" pour certains), on fait un Bière-STOP au café de Brignoud où c’est toujours ouvert, même quand c’est fermé, c’est le chauffeur qui regale.
 
TOP CHRONO, c’est la pluie sur la route de retour et ALLELUJA, ça s’arrête à l’arrivé sur Lyon, pour la joie de ceux qui sont à vélo :)
 
BING, c’était.. »ORANGE" !!
 
 
 ***  **

 

« Quelqu'un a pissé sur ma corde, ça va chier des bulles ! »

Antoine, encadrant GAUL

 

Première petite satisfaction : le taux d'occupation de notre voiture, dont les six occupants sont raisonnablement serrés les uns contre les autres. Antoine me relaiera aimablement au volant, me permettant d'ajouter dix précieuses minutes à une nuit trop courte. C'est parti pour une journée « couleurs d'automne en Belledonne »

A 8h25, nous quittons le parking situé au-dessus du pont de la Betta, en amont de Prabert. La marche d'approche ressemble à s'y méprendre à une rando à ski... ah oui, on suit le même itinéraire pour la Cime de la Jasse et d'autres sommets. Antoine donne un tempo rapide.

Arrivés au pied des difficultés, nous nous équipons et j'apprends à faire un nœud de huit « lisible ». A 10h20, les trois cordées démarrent. C'est peu après qu'un petit bloc de rocher fonce vers moi. Heureusement, il roule et bondit à une vitesse compatible avec mon temps de réaction et je peux l'éviter. Odeur de poudre.

L'arête comporte de nombreuses parties herbeuses qui tantôt rendent la progression facile, tantôt font douter de la qualité des prises de pied. Gilles doit trouver tout ça facile, comparé à la traversée de la Meije. Les parties effilées ou franchement grimpantes sont esthétiques mais laissent un goût de trop-peu.

La longueur de corde est optimale : on peut avancer tout en parlant actualité internationale. Antoine trouve de multiples becquets et fissures solides pour sangles et coinceurs. Il pardonne un demi-cabestan oublié. Mais ne laissez pas traîner un mollet à proximité des mains de Sylvain, à moins de souhaiter vous faire épiler.

Nous nous attendons régulièrement, ce qui permet de s'alimenter et soigner un éventuel coup de mou. Nous restons néanmoins dans les temps : départ du pas du Pin à 11h45, arrivée au sommet sud à 12h50, sommet central vers 14h00 et sommet nord un peu avant 15h30.

Sur la deuxième moitié de la balade, une famille chamois nous observe du coin de l'oeil. Antoine a l'impression que sa corde et une dégaine sont mouillés, mais par qui ? Le mystère reste entier. Les chamois sont trop loin pour avoir craché dessus et l'espèce n'est pas connue pour cette pratique, contrairement aux camélidés andins (1).

Le panorama est apprécié en permanence. Des nuages viennent mettre un peu d'ambiance mais nous ne nous retrouvons jamais dans le brouillard. La pluie annoncée est en retard... ouf !

Nous nous décordons vers 16h15. La descente, 1h30 environ, est un peu douloureuse pour quelques plantes de pied. A l'arrivée, le gâteau aux pêches de Simona réconforte tout le monde.

La désormais règlementaire séquence « orange et citron » a lieu dans le bar – décidément peu fréquenté – de Laval. La route du retour, un samedi, nous épargne les sempiternels embouteillages de Grenoble mais pas la pluie.

Bravo à Régis pour sa première course d'arête !

(1) Voir Le Temple du Soleil