20-08-2023
Ecrins
900
3338
1640
D
12
1

3ème tentative sur 3 ans... cette fois la météo nous permet enfin de nous lancer!

Le plan initial doit être remanié puisque le refuge de la Selle est fermé depuis quelques jours; de plus des effondrements sur le glacier du Diable empêchent l'accès classique, nous avons donc envisagé "l'intégrale" de la pointe d'amont, soit un départ du parking, franchissement du torrent du diable en aval du refuge, et accès à la partie basse de la pointe d'amont.

Si la course s'en trouve allongée, le sac s'en trouve allégé puisqu'il n'y a plus de traversée de glacier: nous sommes partis en chaussures de marche d'approche plutôt qu'en grosses, sans crampons, sans piolet.

En quittant le parking des Prés à 4h30 le doute et quelques idées sombres nous animent ("mais si Noémie ne nous surveille pas du refuge et qu'on a un souci, qui préviendra les secours?"), mais nous les repoussons et il faut avouer que la solitude absolue dans le vallon de la Selle a quelque choise de grisant.

La marche d'approche prend bien 2h30. Le torrent traverse correctement. La partie basse est facile, et on ne perd pas trop de temps à poser les protections puisque ce n'est pas vraiment possible. Nous rejoignons assez vite la course classique.

Guidés par les bons conseils du camarade V, "souviens toi que tu grimpes un pilier, pas une face", nous cheminons sans faute de parcours. Sabine est super efficace. Le rocher est très bon. L'ambiance est sublime. Et les chaussures de marche d'approche font bien la taf sur ce terrain. 

ca déroule, ca déroule, ca déroule... Vers la fin du grand ressaut il y a une histoire de contourner un gendarme par en bas à droite, qui permet de perdre du temps, nous avons trouvé préférable l'option rapide et exposée de gauche (exposition toute relative). 

La fatigue se fait sentir quand je réalise qu'après avoir quitté la pointe d'amont, il faut encore traverser des arêtes pour monter à la Centrale du Soreiller (cette partie est particulièrement recommandée aux amateurs de gaz), et de là se taper une alternance de désescalade / rappels disons le un peu relou. Nous apercevons en contrebas la queue dans les rappels de descente de la Dibona, ca fait rêver.

 Arrivés au refuge après 12h de course, la sieste et la bière sont plus que mérités!

Le débat de la soirée: maintenant que nous avons monté les coinceurs au Soreiller: que faire avec? Directe 76? Madier? Nous avons choisi de ne pas jouer trop loin du refuge, et nous ne voulions pas faire la queue à la Dibona, nous sommes donc retournés (sans les coinceurs) sur Voyage en Orient où nous avions fait quelques longueurs l'année dernière. C'est beaucoup mieux quand la paroi est sèche! Ce fut l'occasion de tester ma résistance mentale (le topo ne ment pas en précisant que l'équipement est espacé), et de réviser nos techniques de récupération de corde coincée.