17-03-2019
Sultanat d'Oman
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Comment mieux étudier le sujet que par une approche participative le jour des Foulées de Villeurbanne ?

Les rapides notes qui suivent sont tirée de notre expérience de terrain du 17 mars 2019. Nous tenons à remercier l'OSV et la Maire de Villeurbanne pour leur soutien à nos travaux (kit du contrôleur routier, p'tit déj' et collation méridienne).

Commençons par le plus anodin (et le plus rassurant) : une bonne partie des sujets étudiés (une majorité ?), s'informe (elle connaît l'existence de la manifestation), est courtoise, n'invente pas des motifs à deux balles pour forcer le passage et maîtrise la marche arrière.

Commençons par reconnaître, de notre coté, quelques lacunes dans l'organisation du contrôle routier qui expliquent, au moins partiellement, certaines réactions.

Après, il y a les autres…

Des points aveugles dans le réseau informationnel
On en était tout de même à la 28e édition des Foulées et quelques locaux rassis semblaient découvrir son existence ou sa date. Si l'on extrapole leur niveau d'information à la priorité à gauche à l'entrée des ronds-points (pour ne pas parler du 80 km à l'heure) ça incite rudement à redoubler de prudence face à des conduct·eur·rice·s aussi à la page.

Une maîtrise très inégale de la marche arrière
Bon, le système de signalisation n'était pas spécialement performant ce qui forçait souvent les conducteurs à faire un demi-tour. Là encore, pour une majorité qui effectue la manœuvre sans accrocs on trouve des spécimens, pas si rares, qu'on a vraiment pas envie d'avoir comme voisins de parking ou derrière lesquels il ne faut surtout pas traverser lorsqu'ils évoluent en marche arrière.

Une attitude contrastée face aux forces de l'ordre
Sur fond d'une improbable fraternisation entre les gilets jaunes (nous !) et la police municipale de Villeurbanne, nous avons pu relever trois grandes catégories d'attitudes. D'abord celles et ceux que le bleu marine apaise. Elles·Ils nous engueuleraient volontiers ou tenteraient bien de forcer le passage mais un reste de sensibilité au prestige de l'uniforme les en dissuade. Ensuite les « allergiques au bleu » qui restent à peu près courtois avec nous mais mettent un point d'honneur à se prendre de bec avec les flics voire à les insulter copieusement. Enfin, il y a celles et ceux qui n'aiment personne et qui insultent tout le monde : pas de jaloux comme ça !

Une volonté affirmée chez certain·e·s de faire connaître leur façon de penser
Certain·e·s éprouvent le compréhensible (voire irrépressible) et fort démocratique besoin de partager avec vous tout le bien qu'ils·elles pensent de la course à pied, de la manifestation, de sa pertinence, de son organisation, de la Municipalité, de son action et de la marche du Monde en général. Ils·elles ont bien vu, de loin, qu'ils·elles ne pourraient pas passer. Mais n'écoutant que leur civisme, ils·elles remontent toute la rue jusqu'à vous et sont prêt·e·s à payer le prix d'un demi-tour malcommode pour exercer à vos dépens leur liberté d'expression. Prise de tête et embouteillage garantis. Se soigne, mais pas toujours (cf supra) à la « teinture bleue ».

Pour finir : le mystère de la rue Francis de Pressensé (un des fondateurs de la Ligue des Droits de l'Homme)
Si l'on utilise comme mesure le nombre de fois où on nous dit vouloir « aller chercher rue de Pressensé une grand mère qui-ne-peut-pas-marcher » pour franchir les barrages, il faut en déduire que cette voie est à presque exclusivement peuplée de dames âgées impotentes. Qu'est-ce qui pousse les messieurs à déserter complètement cette rue ? Qu'est-ce qui fait vieillir aussi prématurément les femmes qui y vivent ? Pour quelles raisons les affections de l'appareil locomoteur y sont-elles si fréquentes ? Voilà des mystères que la Municipalité actuelle serait bien avisée d'élucider avant les prochaines élections si elle veut éviter que l'opposition n'en fasse une arme électorale de destruction massive. Cela dit nous avons aussi assisté à quelques miracles de la Saint Patrick : telle dame, décrite comme grabataire par des proches indignes, ralliant bravement la voiture familiale d'un pas lent mais ferme.

En bref, si vous voulez vous aussi mieux connaître Villeurbanne, la fraction de sa population roulant le dimanche et enrichir nos connaissances en ce domaine rendez-vous l'année prochaine pour la nouvelle édition des Foulées.

Merci d'avance !