17-06-2017
Bornes - Aravis
400
AD
5h

CR rédigé par : Laurence V. - mis en ligne par AB

Lorsque certains rêvent de mener une cordée de Miss au sommet, d’autres le font ! C’est ainsi qu’Antoine a initié le départ d’une cordée composée de Mary et moi-même dans la voie « Les Miss » située dans le massif des Aravis (Pic du Jalouvre ou jallouvre…on voit les deux écritures). Cette voie, entre randonnée et escalade dans sa première partie, s’inscrit dans la parfaite continuité de sa voisine « La voix des cristaux » avec quelques passages plus techniques (5c max) restant néanmoins relativement rares. La marche d’approche est réduite à 10 min (pas mal non ?), le calcaire est magnifique et le paysage sublime. Heureux d’être là, nous voilà donc partis pour 15 longueurs, 400m, 5a+ obligatoire. Cette voie est une longue succession de dalles inclinées sur du rocher très adhérent. Il est largement possible (voire même préférable) de la faire en grosses avec les chaussons dans le sac en fonction du niveau du grimpeur. Dans tous les cas, la longueur L4 se fait bien en corde tendue et en baskets. 

Attention, la lecture de la suite est strictement déconseillée aux gaulois entretenant des liens délicats avec les fourmis ou les araignées.
Le départ n’a pas été immédiat car Emeric n’était pas là pour faire le décompte des minutes restantes. Quant à Antoine, il a choisi de s’enfermer dans une bulle de patience pendant que Mary et moi faisions nos sacs. Bon, enfin, on part… et on atteint le bas de la voie. Là, nous sommes brutalement ralentis par l’attaque d’une fourmi qui menaçait de rentrer dans le doigt de Mary. Antoine a immédiatement dit « Je te crois Mary » (Il est très fort cet Antoine). Rapidement après cette première mésaventure digne des environnements les plus extrêmes, Mary a croisé le regard aussi menaçant que pervers d’une araignée. Et oui, cette sortie pourrait être rebaptisée « Découverte de la biodiversité de la faune invertébrée de nos écosystèmes alpins » ou, plus simplement, « L’attaque des monstres de la montagne ». Bon, reprenons… Antoine a commencé les 4 premières longueurs pendant que Mary et moi « blabalabla et balablabla ». Au relai de la 3è longueur… paf, la sœur de la première araignée menace à nouveau de stopper notre cordée. Ouf, Mary prend sur elle. On repart… Après deux autres longueurs, on inverse notre cordée pour que je parte en tête. Puis, Mary prend la suite des événements pour finir le dernier tiers de la voie. Très rusés, Antoine et moi, lui laissons en effet « le pas » en 5c de la voie. … Et hop de blablas en attaques de fourmis nous arrivons au sommet éblouis par un beau vol de Gypaètes … Petit pique-nique puis Antoine nous propose d’aller au sommet (le vrai sommet, celui où il est possible de voir des deux côtés). Allez, pourquoi pas… on prend un sentier qui semble être le chemin de retour d’une via ferrata dans le but de récupérer tranquillement l’arête qui mène au pic de Jalouvre (pile au-dessus de la sortie de la voie). Ah làlà en fait c’est plus long qu’on le pensait et les autres Gaulois nous attendent. Du coup, après s’être assurés qu’aucun d’entre nous ne garderait une quelconque frustration de cette non-atteinte du vrai sommet, nous faisons demi-tour. En effet, notre cordée est d’accord pour dire que c’est dommage de ne pas atteindre le sommet mais nous pensons à l’unissons qu’une déception verbalisée laisse moins de cicatrices à l’âme. Notre descente se fait par le même sentier que la Voix des cristaux (cf CR véronique). Là, je tombe au moins trois fois. Mary glisse mais parvient systématiquement à éviter l’impact final sur le sol et Antoine nous fait les cris/chants de la ferme pour nous distraire… la vache, la chèvre et le canard (Euhh ça, on n’a pas reconnu Antoine).
Enfin, après cette belle voie en belle compagnie, c’est l’arrivée au Col de la Colombière où nous partageons un verre avec les amis du WE. Chacun raconte sa belle voie « Dzérat, Dzérat pas ! » pour Denis et Pierre, « Tchao Godillo » pour Didier et Laurent.
Voilà… c’était tout simplement une belle journée ! Mary et moi attaquons paisiblement notre nuit dans la douce insouciance et l’agréable innocence de celles qui ignorent de quoi la voie du lendemain sera faite …. A suivre : l’appel du 18 juin !