11-03-2023
Italie
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Pour cette première sortie de notre semaine dans le Piémont italien, nous avons jeté notre dévolu sur le Chiamossero, au départ de Limonetto, station de ski permettant un départ à 1350m. L’idée est de ne pas partir trop bas, pour minimiser les risques de portage, et de garder un dénivelé raisonnable, David et moi-même n’étant pas surs de notre forme pour ce début de séjour.

En route donc pour Limonetto, où nous trouvons un parking presque complet alors que la station est fermée : il y a foule ! On se croirait à Prabert un dimanche matin : on a l’impression que tous les skieurs de randonnée italiens se sont donné rendez-vous ici. Manifestement, on est sur la classique régionale !

On chausse et on commence la montée, d’abord par la piste de ski puis rapidement par une piste forestière qui longe le Prati della Chiesa. Très vite, le doute s’installe : les pentes Est, face à nous, paraissent quand même bien dégarnies. Le terrain a l’air plus propice à la randonnée à pied qu’au ski. D’ailleurs, ne sont-ce pas des skieurs, skis sur le sac, qui montent à pied les pentes d’herbes en face ? Arrivés au pont qui permet de franchir le Prati della Chiesa et d’aborder ces pentes Est désespérément sèches, il faut bien se rendre à l’évidence : notre itinéraire du jour impose au moins 300m de dénivelé en randonnée pédestre, à la montée comme à la descente. Nous nous concertons et la décision est vite prise : on change d’objectif. On ne sait pas encore exactement pour quel objectif, mais nous décidons de continuer à nous enfoncer dans le vallon du Prati delle Chiesa, à la recherche de pentes plus enneigées.

De toute manière, on n’est pas seul : la foule des skieurs se répartie progressivement sur les différents itinéraires du vallon. Plus loin, nous décidons de délaisser la trace qui part vers le Passo del Diavolo, un passage dans un canyon pauvre en neige ne nous inspirant pas. Nous voici donc partis sur l’itinéraire de la Rocca dell Abisso !

Pour franchir un passage un peu délicat certains choisissent de mettre les couteaux. Je décide d’en faire autant, mais j’ai encore à apprendre sur l’organisation de mon sac : alors que je fouille mon sac à la recherche des couteaux, sortant et remuant mes affaires, ma doudoune, bien rangée en boule dans sa pochette, se met à dévaler la pente. Et roule, et roule et roule… jusqu’à un replat bienvenu qui lui permet de stopper sa course. Ouf ! Me voilà quitte pour un aller-retour en bonus. Quand on ne sait pas ranger son sac, il faut avoir des jambes ! D’autant plus qu’il faut maintenant que j’accélère pour rattraper tout le monde…

Arrivés sur le replat dominé par le Fort de Giaure, de gros blocs de rocher sont disposés tels de parfaits solarium. David se dit qu’il n’y a pas de raison pour qu’il n’y ait que les marmottes qui profitent de ces bains de soleil. Il jette donc son dévolu sur le rocher qui lui semble le plus confortable et nous annonce qu’il prend l’option farniente et compte sur nous pour ne pas l’oublier à la descente. A partir de maintenant, David quittant temporairement le groupe, ce récit passe au féminin : nous avons décidé d’adopter une pratique plus démocratique de la langue française, en accordant en genre en fonction de l’effectif majoritaire. 2 filles, 1 garçon : nous voilà reparties !

Nous entrons dans le Vallone dell’Abisso qui offre une belle combe se redressant jusqu’à une étroiture, avant de déboucher sur une épaule le long de l’arête qui mène à la Rocca dell’Abisso. Cette épaule formera notre objectif. L’itinéraire à la Rocca dell’Abisso quitte le Vallone dell’Abisso à mi-hauteur pour s’engager dans les pentes sommitales qui paraissent belles, mais encore bien longues : l’exposition sud-est du vallon nous promet une neige à point si on ne tarde pas trop. Nous quittons donc l’itinéraire classique pour continuer la raide montée du vallon jusqu’à l’épaule 2580 (ce n’est vraiment pas glamour comme nom, aussi allons-nous proposer à la Commission Nationale de Toponymie de renommer ce fier sommet altier en « Pointe des Gaulois »). Malheureusement, nous devrons quand même quitter les skis pour les derniers mètres : finalement, malgré nos efforts d’adaptation, nous n’aurons pas trouvé un itinéraire entièrement enneigé. Mais on pense quand même s’en être pas mal sorti vu l’enneigement global du secteur.

De la Pointe des Gaulois, donc, superbe vue sur la Rocca de la Bastera, pic rocheux aérien sur lequel nous voyons évoluer des alpinistes. Nous ne nous attardons pas trop au sommet pour profiter de la descente du vallon, sur une belle moquette à poil angora. Première descente de la semaine, et déjà une bien bonne descente. Quand même, descendre en skiant sur la neige plutôt qu’en portant ses skis dans les pentes d’herbe, c’est mieux ! On ne regrette pas notre changement d’objectif et c’est tout sourire que nous retrouvons David sur son rocher pour une pause pique-nique. Le reste de la descente a moins chauffé et nous réserve donc une neige transformée encore bien agréable malgré l’heure avancée pour rejoindre Limonetto.

Retour dans la vallée et à Borgo San Dalmazzo où nous retrouverons les gaulois partis sur d’autres itinéraires, mais avant, arrêt Gelateria et foire au chocolat de Borgo ! La dolce vita en somme !