21-03-2024
Cerces - Thabor - Mont Cenis
2000
2030
3100
AD
10
2

Réveil à 6h au refuge de Laval pour notre groupe autonome du Raid des Cerces en 4 jours. Une belle journée nous attend. Beau temps. Ciel bleu. Pas de vent. La veille, nous avions minutieusement planifié notre itinéraire, inspiré par le groupe des 12 encadrés par Jacques. L’objectif: La pointe des Cerces par la face sud. Une ascension assez directe depuis le refuge de Laval. Mais les températures nécessitent un départ aux premières lueurs de l'aube pour éviter les dangers des avalanches de fonte.

 

On visait un départ sur les skis à 7h du mat, mais c’est que le deuxième jour, on est pas encore très rodé et comme toujours, l'inertie de groupe nous donne un léger retard de 20min. Peaux en place, double check DVA fait, nous nous enfonçons dans la vallée de la clarée, à la recherche du Vallon des Sagnes. 

 

Première conversion et premier coup de chaud, faut dire que l'isotherme 0°C est à 3200m. Il est tôt mais on est déjà au soleil. En chemin, nous dépassons les traces d'une avalanche de fonte, une cicatrice du paysage figée dans le temps, nous rappelant qu’il faut rester sur nos gardes. On avance bien mais on fait des pauses régulières. Ce qui permet à un guide et ses clients de nous dépasser malgré leurs couteaux. Leur rythme lent mais régulier semble être une bonne option. On les rattrape avant qu’ils arrivent au col au nord de la crête de Moutouze mais nos chemins se séparent alors qu’on traverse sous des pentes fortes exposées Sud pour rejoindre la face Sud de la Point des Cerces. On met de l'écart entre nous pour ce passage délicat mais déjà tracé des jours précédents. 

 

Déjà quelques heures d'ascension et le soleil lançant ses rayons ardents sur la neige, rendant la montée encore plus éprouvante. Les conversions deviennent glissantes, exigeant une concentration totale pour ne pas perdre l'équilibre.

 

Vers 10 heures, nous avons atteint le haut de cette face S, à quelques mètres seulement du sommet tant convoité. Jeanne, Greg et moi sommes tentés par l'ultime défi : la croix sommitale à 3098 mètres d'altitude. Avec précaution, on sort les crampons et le piolet. On reste attentifs aux petites corniches qui surplombent la crête.

 

En haut, la vue était à couper le souffle. « Je vaux ce que je veux ! », proclamait la croix. 

Les sommets environnants se dressaient fièrement, témoins silencieux de notre succès du jour: le Thabor, la barre des Écrins, le Galibier, La Meije, les Aiguilles d'Arves, autant de noms évocateurs de la grandeur de la nature qui nous entourait.

 

On rejoint en crampon l'entrée de la face S (sauf Jeanne qui n’a pas peur des petits sharks), on chausse et c'est partit pour la pente sommitale (40/45° sur les 3/4 premiers virages) pour rejoindre Laurent et Stéphane qui était parti du col. On choisit de passer au sud de la crête de Moutouze. On y trouve de la neige peu dure car restée à l’ombre. Puis on pour rejoindre le lac des Béraudes pour la bouffe.

 

Après un pique-nique/bronzette/sieste au niveau du lac, on hésite un peu à rentrer tout de suite ou non. Il fait si beau ! La perspective de retrouver Flora et boire des bières sur le terrasse du refuge de Laval est attirante. C’est l’option que choisiron Laurent, Stéphane et Greg. Mais Jeanne et moi on se laisse tenter par les prolongations. On vise le col des Béraudes pour un petit supplément de dénivelé. “T'inquiètes c’est juste 200m de D+ !” avait dit la demoiselle. Mais a peine arrivée au col, elle me convainc de goûter un peu à la neige transfo dans le vallon des Ponsonnière ! C’est beau et la neige est bonne ! Mais finalement ça rajoute pas mal de D+ et de distance à cette histoire !

 

On descend trop bas (vers 2203m), nous voila obligé de remonter par le Col de l'Aiguillette et le Col du Chardonnet pour retrouver la vallée de la Clarée. Mon premier 2000m de D+... Ça commence à bien tirer dans les jambes là ! Enfin par pour Jeanne qui en est à son trentième de la saison.

 

Depuis le Col du Chardonnet, nous redescendons sur une neige pas si bonne jusqu'au refuge du même nom. puis, nous suivons le cours du ruisseau encore du même nom, jusqu’aux chalets du Queyrellin (très bel endroit, parfait pour passer l'été bien au calme à 1991m d'altitude)

Enfin, après une descente à travers la forêt dense, nous avons atteint le Pont du Jadit, où une longue et pénible remontée bien plate nous attendait jusqu'au refuge de l'Aval.


Le soir, alors que les ombres s'allongeaient et que le crépuscule enveloppait la montagne de son voile mystérieux, les gendarmes de Briançon nous font une présentation des secours en avalanche. Très intéressant! Surtout la partie technique sur les interférences des téléphones, montres GPS, et même des airbags électriques qui limitent les distances de détection de nos DVAs.


Merci au super groupe de ce Raid des Cerces en 4 jours pour ces beaux souvenirs en montagne :)


Strava (Trace et Photos) :
https://strava.app.link/4A1Nc0KGmIb