6h30, les lattes sont sur le sac. La face est impressionnante à l’aube.
Nous marchons à peine 10 minutes et nous chaussons déjà. La neige est détrempée, même en Nord. Nous remontons le border cross chaotique, avec des murs de neige par ci par par là. « Comme souvent, il n’y a personne ici. » me dit Tifix, un habitué des lieux. Nous arrivons dans le cône, ça botte. Rapidement nous passons à pied, ça botte. Mais c’est moins pire.
La neige s’assèche au rythme où nous nous élevons, c’est une bonne nouvelle. La trace est néanmoins physique, nous devons trouver le meilleur endroit pour s’enfoncer le moins. Ce petit jeu semble un poil longuet sur ces 800 mètres de tobogan. Le ciel est nuageux, la ligne est classe, on est pas mal. Deux petits pas de mixte nous mène sur l’arête. Après avoir passé quelques bosses de neige (2), nous voilà au sommet du Dôme des Pichères.
La cîme a un caractère alpin et sauvage malgré la proximité de la station de la Plagne qui vient troubler un peu l’ambiance.
L’accès au couloir proprement dit est un peu scabreux. En snowboard ça passe pas mal moyennant un peu de bricolage au piolet et prise de mains dans des gros bacs mais c’est court et ludique. En ski on opte pour le mode piolet crampons.
La ligne est superbe vu d’ici, les conditions sont parfaites. C’est parti pour le drop, nous en donnons à cœur joie dans cette poudre légère ! Le sluff nous accompagne, trop bon !!
Le couloir est rapidement avalé sous l’œil sévère de la face Sud du Pourri… Une fois en bas de la ligne, la neige devient très lourde et de moins en moins bonne à rider. Le border est collant mais nous arrivons quand même à nous laisser glisser jusqu’au replat herbeux du départ. Nous rejoignons les champs à pied, signe d’une vraie sortie de printemps !
Au pianiste, il n’y a pas de fioriture ; ça grimpe direct et puis c’est tout.