07-07-2016
Ecrins
PD
11h

Après une quasi grasse matinée au refuge de l'Oreiller (oups refuge du Soreiller !) avec un lever à 5h, nous étions partis pour l'arête occidentale du Soreiller avec nos amis Emeric/Anthony et Gilles/Florent. Hélas quelques difficultés de préparation (de ma part) nous font partir avec un peu de retard. Nous allons jusqu'au "signal" au bout du pierrier jouxtant le refuge puis poursuivons notre approche sur du rocher puis sur des névés gelés pour lesquels nous chaussons nos crampons. Nulle trace de nos compères cependant et une approche donnée pour 40 mn qui se transforme en 2h. Nous nous attaquons FINALEMENT à une arête d'allure sympathique, bien que semblant fort loin du Soreiller (les Burlans et l'Aiguille du Plat de La Selle nous en séparent en effet).

Nous progressons donc corde tendue sur cette arête, qui semble absolument non pratiquée : lichens, buissons et rocher "péteux" en témoignent. Je qualifierai même de "piles d'assiettes" pour paraphraser Martine notre gardienne, l'aspect du rocher par endroit. Hormis ce rocher auquel on ne peut pas toujours se fier, l'escalade est sympathique (enfin pour moi en second c'est un vrai bonheur) et le temps est magnifique. Après avoir progressé jusqu'à une altitude inconnue pendant environ 3h, le sommet semble encore un peu loin et il semble plus raisonnable de faire une réchappe. David recherche donc précautionneusement un bon rocher (rare en ces lieux!) pour amarrer notre rappel. Tout se passe à merveille jusqu'à ce que je le rejoigne en bas du premier rappel et qu'on tire la corde qui se retrouve coincée. Commence alors un vrai casse-tête pour sauver ce rappel coincé. Grâce à deux remontées sur cordes, la création d'un nouveau rappel 10 m en aval du premier et le don d'une sangle et un mousqueton laissés sur place, le rappel est sauvé après 2 heures d'intenses efforts (pour David, moi je ne faisais qu'attendre en contrebas!!). Le 2e rappel est beaucoup plus rapide et nous amène en haut d'un névé. Progression un peu délicate au départ sur ce névé en pente raide (40° dirons nous) avec une neige molle sous le soleil de 14h passées puis la traversée des névés se passe sans soucis, sous un soleil de plomb. Nous atteignons enfin les pierriers et arrivons au refuge à 17h pour découvrir que nos amis ont déjà quitté les lieux (une histoire de match de football, paraît-il important... ;) ). Martine nous apprend qu'ils sont revenus au refuge à 13h30 et nous ont attendus pendant plus de 2h, inquiets de ne pas nous avoir vus depuis le petit-déjeûner...

Ce fut donc une belle course, mêlant à la fois course d'arête PD et neige !

Epilogue : En étudiant les topos, nous réalisons que nous avons gravi l'arête est de la tête du Graou (aux 3/4 environ). Sur Camptocamp il semble que personne ne l'ait faite en rocher. Les comptes-rendus que j'ai trouvés sont du ski de rando, le dernier datant de 2013. A savoir que le premier ayant gravi la Tête du Graou fut Emmanuel Boileau de Castelneau en 1876 !