03-02-2024
Belledonne
TD
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   C’est avec le premier tram du dimanche que je rejoins Olivier pour notre journée, le désormais quasi-traditionnel week-end fin janvier - début février ayant cette année été quelque peu contrarié par les conditions de glace en Guisane. Nous nous garons à Prabert alors que le soleil darde ses premiers rayons. Skis sur le sac, nous portons jusqu’au pont de la Betta, puis au Habert de Crop. Et même jusqu’au deuxième Habert de Crop. Et tant qu’à y être, jusqu’au lac de Crop. C’en est crop, nous finissons par chausser, afin de pouvoir cependant laisser les planches à l’attaque de notre objectif : une jolie goulotte rayant la face N de la Centrale Nord du Ferrouillet.

   Les deux cordées précédentes ayant un peu d’avance, nous les regardons s’élancer pendant que nous nous équipons, puis attaquons le premier ressaut, dans lequel je ne vois pas les pitons annoncés. Pour autant, rien de bien ardu, et je fais relais avant le pan de glace suivant. La course se poursuit ainsi, de courts ressauts en 3+ max et des pentes de neige en plutôt bonnes conditions, nous permettant de d’alterner courtes longueurs et corde tendue, même si les possibilités de protection ne sont pas légion. La neige n’est pas couic mais porte malgré tout, aussi la progression s’en retrouve facilitée. Arrivé à la brèche, le soleil illumine mon moral déjà au zénith, à la sortie de cette froide face N ombragée. Quelques pas sur l’arête nous permettent d’atteindre le sommet, et une courte désescalade de redescendre vers les pentes sud. Leur inclinaison et le fait qu’elles aient dûment rôti m’incite à proposer de les contourner par dessous les barres qu’elles surplombent. Cela nous permet de réchauffer les mollets pour regagner le haut du couloir de la virgule. Nous évitons à nouveau un petit rappel, et regagnons l’attaque sur une croûte infâme, qui supporte notre poids, sauf quand elle décide de ne pas supporter notre poids, ça dépend. Le ski précédemment perdu par Olivier, pas inquiet pour autant, gît 30m plus bas. Nous pouvons ensuite traverser vers la combe de la Scia pour descendre le ravin de l’avalanche et faire les sangliers jusqu’au pont. Les lueurs du soir nous permettront de ranger le matériel avant de regagner nos pénates. Une belle journée en montagne, merci Olivier de m’avoir fait confiance sur ce plan !