03-02-2024
Cerces - Thabor - Mont Cenis
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La course est sympa, mais l'important est ailleurs. Le week end dernier, François a mis le pied dans l'engrenage infernal de l'écologie punitive, il s'est fait happer par les Khmers verts, il est tombé dans le piège redoutable tendu par la SNCF.

Samedi dernier, François a pris le TER avec moi pour le trajet Lyon - Grenoble !

Son sac sur le dos, son split enhoussé, l'animal a accepté de m'accompagner dans mes folies et nous nous retrouvons tous les deux sur le quai de la gare de Jean Macé sur les coups de 17h, ouf, il évitera tout de même le métro. Train quasi-vide Jean Macé - La Verpillère, puis bondé sur la section La Verp - Grenoble, visiblement un paquet d'automobiliste se sont rabattu sur le chemin de fer suite aux bloquages sur la route. Heureusement, pour arriver chez moi à Gières, nous reprenons un train vide, à l'heure et avec seulement 12min de correspondance. Le tacos finit le travail.

Dimanche, 4h40, le réveil est douloureux mais le couloir est SE et le printemps est annoncé. N'étant pas plus royaliste que le roi, j'accepte de rouler par dela le Lautaret pour une seule journée de ski, pour visiter cet esthétique couloir Colombe. L'approche est d'une efficacité redoutable, et c'est au frais que nous montons dans cette ambiance que Védrines qualifie de Dolomitique. On ne peut pas lui donner tort, les falaises calcaire abruptes des Cerces nous entourent, c'est magnifique. A la sortie au sommet, c'est l'intégralité des Alpes qui se dévoile dans une lumière splendide ; quelle gavade !

Un petit vent du nord nous empêche cependant de chiller comme il se doit au sommet, et nous nous rabattons à l'entrée du couloir pour attendre la cuisson parfaite de la neige. Aïe, on prend toujours le vent, et je commence à me geler en statique avec mon accoutrement de printemps. J'engage donc la danse un poil tôt sur une moquette par conséquent un poil ferme, après avoir laissé passer des skieurs (plus raisonnables sur le réveil) en mode montée.

François enchaine derrière moi et c'est ensemble que nous constatons la disparition du bâton qu'on a chacun laissé à mi-couloir au moment de sortir le piolet. Un vol ? Pas possible. Le dégel ? Inconcevable, ils étaient plantés jusqu'à la garde. Un coup des éscrolos ? Ca ne peut être que ça ! Ils le paieront mais pour l'instant, place à la descente ! Une étroiture dans le bas du couloir nous donne un peu de fil à retordre, mais ça passe sans déchausser. Ce ne sera probablement plus le cas demain.

Le couloir était encaissé mais les pentes de l'approche, en plus d'être légèrement SSW, prennent le petit vent. On se fait donc bien secouer jusqu'à rejoindre la voiture vers midi.

Vu l'heure, on file rapidos se rattraper au Pic Blanc du Galibier tant qu'on est dans le coin, où des copains finissent un mini-raid dans les Cerces. Je change de monture pour varier les plaisirs, et c'est à ski avec 2 tiges filetée (qui supportent les clôtures des alpages l'été) en remplacement des bâtons disparus, que j'accompagne le camarade dans cette course ultra sauvage. On croise approximativement toute l'Italie qui descend, on rejoint les copains, panorama sommital encore hors-norme, descente sympa dans les contrepentes S, puis c'est le retour avec la voiture remplie ; ouf, François va pouvoir dormir serein ce soir !

Comme la vie est bien faite, je dégote à François un taxi Lyonnais qui dispose d'une place en retour de Belledonne et qui lui fera éviter trop d'aventures le même week end. 3h42 plus tard, il est chez lui avec à son actif, 2 courses en plus et 200km de voiture en moins.

Merci camarade, d'avoir tenté l'expérience, et de m'avoir emmené sur les traces de Védrines ! Une bien belle journée qui en appelle d'autres