Montés le vendredi en fin d'aprem', après avoir envoyé quelques couennes dans la Maye à droite, nous avons improvisé un bivouac tout confort en plein milieu du chemin, environ 300m au-dessus du refuge du Chatelleret (note pour la prochaine fois : comme indiqué dans le topo, il y en a un méga confort à 2800m).
Réveillés par le passage d'une cordée plus matinale que nous, nous nous mettons en route vers 5h30. En face, on aperçoit les frontales de Jérôme et Claire partis cavaler dans le pic Nord. On rejoint la cordée au col de la Selle ; elle démarre pendant qu'on s'équipe ; nous ne la reverrons pas.
La voie est relativement facile, assez variée, peu raide, peu homogène (1 longueur en 4a un peu plus gazeuse que le reste et 1 pas de 4c en dalle) et avec du caillou vraiment pas très stable sur la toute fin, ce qui m'a valu de faire un relais plus que prudent sur 2 becquets + 1 friend. Si on avait eu 40m de corde, on aurait pu sortir faire confortablement relais 3m plus haut en prenant pied sur l'arête sommitale.
Descente dans le rocher pourri du versant E ; il vaut mieux rester sur le fil (conseil d'un alpiniste croisé au col et monté par-là). La descente passe par le col entre les têtes nord et sud, en enjambant un bloc coincé pour gagner le versant est. Rappel de 30 m pour descendre tranquillement le couloir.
Le retour vers le sentier du Chatelleret se fait à vue, en favorisant les névés et en cheminant au mieux sur le dos des baleines de granite rose desquamant.
Belle sortie où on a dormi avec la lune plein phare dans les paupières, en glissade perpétuelle pour Victor (merci les textiles techniques !), posé les coinceurs à papa et eu une super vue sur le glacier carré où on imaginait les copains, depuis le sommet.
Youpie.