17-10-2021
Bornes - Aravis
AD
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Le néo-montagnard, post-grimpeur ou proto-alpiniste est quelqu'un de responsable. En période de Covid, il fuit les attroupements pour la solitude des cimes. Quand il y a trop de monde dans une voie, il privilégie la sécurité et va ailleurs. Quand il arrive au parking et voit plein de coffres ouverts, dégueulant cordes et grimpeurs, d'un soupir il repense sa journée et s'oriente vers ... QU'EST-CE QU'ILS FONT LA TOUT CES CONS? ALLEZ MOUSSAILLON METS LA SECONDE ET COURS DEVANT, QU'ON SOIT LES PREMIER A L'ATTAQUE!

C'est ainsi qu'on se retrouve en nage au pied de l'arête à Marion, après une approche raide mais efficace. A peine le temps de s'équiper que déjà, ça se masse derrière nous. On a glissé quelques espions dans la foule pour ralentir tout ce monde : Luc, NicoPat', Barbara, Sylvie, ... et oui, le GAUL est partout!

On part corde tendue avec Jean Michel et François. 3 premières longueurs très jolie, sur un rocher solide et joliment sculpté, offrant des cannelures et lunules très franches. On est encore chauds de l'approche, heureusement parceque pour l'instant on est à l'ombre. Grimpe agréable, sans grande difficulté qui permet de rejoindre le soleil avec élégance. Là, un peu de marche sur une belle plateforme herbeuse, puis commence l'arête à proprement parler. Corde tendue, notre progression est rapide : c'est qu'on ne tiens pas à se laisser rattraper! Là encore, progression efficace sans grande difficulté, mais de toute beauté avec une vue dégagée sur le Mont Blanc. L'arête est équipé P1, mais peut se protéger facilement. Avis aux cordées débutantes ou sorties initiation : ça en fait une idéale école de pose de coinceurs et de progression sur arête!

Arrivé sous la cîme, on bute sur la seule difficulté notable de la voie : deux belles dalles l'une au dessus de l'autre, suivi d'une traversée un chouille gazeuse aux pieds fuyants. Là encore, la montagne nous offre de très jolis pas. Au sommet, une belle plateforme permet de souffler. Regards dans le rétro, la foule s'est étiré et les dernières cordées attaquent à peine la voie. On décide de profiter de notre avance pour aborder les rappels sereinement. Petite déconvenue cependant : on ne trouve pas les relais indiqués. Heureusement, ça se désescalade sans difficulté, et sans grosse exposition à condition de rester dans la gorge. Arrivé au col, on sort les sandwich en admirant les exploit des collègues "Tiens c'est pas Sylvie qui part dans la dalle?"

Puis une longue et pénible descente dans une pierrier enneigé et verglacé, où on découvre que notre Jean Michel national est meilleur descendeur sur sa planche! Heureusement, on arrive à temps pour une mousse au col des Aravis, où le demi est au prix de Paris.