Crêt d'Ornon

Départ de St Jean d'Arves avec la même équipe qu'hier + Irène, mais diminuée de ses deux traceurs de compétition : sans Paulo et François pour labourer la poudre, on s'en tient à la trace des Gaulois de la veille jusqu'au pied du Petit Agnelin.
Parcours bucolique sur fond de lumières matinales, agrémenté de haltes variées : pause immobilière devant un chalet à vendre, pause aéronavale à l'altisurface, pause insolite devant une bétaillère fossile, pause culturelle de notre photoreporter préféré à propos de la Montée aux Alpages.
Dédaignant la face N-O du Petit Agnelin qui porte encore les marques récentes de gauloiseries désespérées, nous poursuivons vers l'énorme terrain de jeux qui s'offre à nous en fond de vallon. Hésitant entre conversions sur herbe affleurante et sur accumulations peu engageantes, nous atteignons une vague butte qui domine Plan Rieu et nous élançons frénétiquement dans la première descente. S'ensuit un peignage soigné de la face nord, euphorique, en cinq sillons sinusoïdaux parfaitement parallèles dans une poudreuse de première qualité.
On laisse durer le plaisir jusqu'aux petits chalets du Grand Pré, d'où nous remontons en traversée tranquille jusqu'à la croupe du Crêt d'Ornon.
Là aussi on laisse durer le plaisir, car l'on déguste les derniers arpents de traces qui s'étirent sous le sommet, le temps de balayer du regard le panorama 360° sur la station de St Sorlin, l'Etendard et Belledonne, la Lauzière et la Vanoise, les Aiguilles d'Arves et les fines strates nuageuses si transparentes et si lointaines qu'elles font mentir MétéoFrance.
Au sommet, à défaut de vent, l'on suit le vol d'un gypaète pendant le déjeuner.
Nouveau gavage à la descente, sur les pentes N-E du Crêt d'Ornon. La poudreuse s'est couverte d'une fine pellicule un peu moins douce : on fait les difficiles, le peignage est moins fin. Trois chevreuils s'échappent à grands galops des premiers arbustes, nous les suivons en sautant nous aussi les clôtures et atteignons bientôt la piste des Chambons, fatigués mais heureux, remerciant le ciel pour ces conditions de rêve, remerciant surtout les gentils organisateurs pour ce WE sans faute.