Nuit en Igloo aux grandes Platières

"Nuit insolite en Igloo" , après les nuits en cabanes perchées et autre mini chalets en bord de lacs, la nuit en igloo est en passe de devenir le plan branché du moment. Ayant envie d'un petit week end pepère pour me reposer, j'ai accepté sans réfléchir et sans lire les petites lignes :)

Rendez-vous donné au chalet du 27eme bataillon des chasseurs alpins, histoire de récupérer deux collègues à François et de faire son paquetage : un duvet -15° et un sur-sac goretex à rajouter sur un sac à dos de rando déjà rempli à raz bord pour une journée et un nuit.
Nous prenons le bus pour prendre le départ de la rando balisé au pied de la station de Flaine. Amandine prendra le lead sur cette sortie, qui commencera en bordure de forêt balisé pour ensuite s'échapper en improvisation histoire de gagner un peu de temps (le campement devant être établit avant la tombé de la nuit). Aux 3/4 du parcours, le poids du matériel ayant eu raison d'un de mes genoux, le groupe se scinda en deux, les costauds (François et Amande) et les Benneux (Benjamin et Benjamin).
Arrivés en haut du télécabine des grandes Platières, nous accueillons les costauds avec un petit thé chaud de réchaud puis entamons une courte mais délicieuse descente dans un petite poudre vierge, en direction d'une petite cuvette abrité connus de François.

Commence la construction du Chalet***, une tranché de 60cm de large, 1.80m de profond sur 6m de long, puis trois alcoves pouvant contenir chacunes 2 personnes couchés sur le dos, mais pas plus (attention claustrophobe s'abstenir).
2h30 de peletage plus tard, la nuit tombe et nous devont nous résigner à abandonné le "toit" en blocs de neige au profit de bâches posées sur des skis, avec un peu de neige pour isoler le tout. Notre François reste très déçu de cet échec, car le "confort" (la survie ?) n'en aurait été que meilleur. 18h30, la nuit tombe, nous rentront par ordre dans la tranché, que nous refermeront à l'aide de deux sacs à dos. Un changement de vétements obligatoire et délicat avec les 60cm2 dont nous avons chacun à disposition (ne surtout pas se coucher en étant humide, ce qui a été compliqué pour pour l'une d'entre nous) suivi d'un court repas, je décide de me coucher rapidement car j'ai les pieds gelés d'avoir pataugé dans la poudreuse pendant 2h30.
J'enfile mon drap de soie, le duvet et le sur sac, le papillon se transforme en grosse chenille pataude qui a maintenant la lourde mission de se faufiler dans son alcôve. Imaginez être dans votre duvet et devoir vous faxer dans un tube de moins d'1m de large par 50cm de haut, à 60cm du sol, l'aide d'un ami est plus que bienvenue :) . L'ami en question fait de même (mais se débrouille tout seul, c'est ça les potes) en se poussant contre les parois, en vous faisant tomber de la neige sur la gueule et en vous demandant de ne pas vous plaindre, je pense que ça vous fait passé un cap dans une relation ! Une fois en place, on se rends compte que le confort est tout de même correct, on ne peux pas trop bouger mais on a pas trop froid, seul le nez dépasse du sur sac pour respirer.
La nuit est longue, on ne dors pas beaucoup, les ronflements d'Amandine résonnent dans la tranchée (sa montre lui dira que sa qualité de sommeil était de 19/100, c'est peut être son voisin qui ronflait ;) ) et on attends que le soleil se lève pour tout plier, démolir l'igloo pour que ça ne soit pas un danger et retourner doucement à la station prends un petit café bien chaud. La vue du soleil qui se lève sur le Mont Blanc et le désert de Platé vous fait oublié un instant que vous ne sentez plus vos doigts de pieds (après une nuit sans sécher, les chaussons sont congelés...)
La descente avec sac à dos chargé dans une neige un peu dur réveille les cuisses, et notre envie passée de skier ce dimanche se soldera par un retour sur Lyon en milieu d'après midi pour se faire une petite sieste.

Merci à François d'avoir organiser ça, lui qui a dormi dans un duvet 0° car il nous n'avions pas assez de -15° à disposition, c'est une chouette expérience que nous avons vécu !