29-03-2022
Alpes Grées N
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La veille, lors du dîner, nous discutons des plans pour ce qui sera le dernier jour de ce raid écourté par la météo.

Il y a globalement 2 options :

  • une option A à 800m de D+, sans difficulté, simple et efficace pour regagner la voiture ; le point culminant sera le col du Mont (l'occasion de rappeler à certains que non, un col ne peut pas être plus haut que son sommet associé !)

  • une option B à 1500m de D+, avec une descente qui semble plus sportive (l'occasion pour moi de découvrir qu'il ne faut pas se fier à OpenTopoMaps, où les traces en bleu pointillé n'apparaissent pas !) ; l'itinéraire passe par un vrai sommet et non un vulgaire col. A ce propos, le penchant des participants pour l'option A ou B permet de les caser dans deux catégories : alpiniste pour ceux qui accordent une importance primordiale au sommet ; et grimpeur, pour ceux qui cherchent surtout à rallier l'apéro assez tôt.

Au-delà de ces clivages, les paramètres de décision sont les suivants : le lendemain s'annonce aussi nuageux que le réveil difficile. En fait, à ce moment-là, ce qui nous fait rêver, c'est le ptit dej'. On se dit que s'il est du même niveau que le dîner, il faudra s'accorder au minimum une heure pour en profiter.

On décide donc un ptit dej' à 7h pour un départ vers 8h30, et tout le monde est OK pour l'option à 800 de D+.

Le lendemain, déception ! Le ptit dej' n'est pas à la hauteur des espérances et se limite à une part de tarte aux myrtilles et quelques tartines (oui, oui, on abuse) ! Côté météo, à 7h il semble faire plutôt beau, mais les prévisions incitent toujours à la prudence.

On part donc sans se presser vers 8h30. Et là, plus de doute, il fait grand beau ! Aussitôt, les alpinistes proposent de compenser la maigreur du ptit dej' par du rab de déniv' et un sommet. Bon, bon, ok... du coup, changement d'état d'esprit, faut se mettre en mode « Option B ».

Sauf qu'on est en face Sud-Est et que la neige est déjà très molle. On botte et on se traîne. Au bout de 800m, je me dit qu'on est à l'altitude du col de l'option A, récupérable par une longue traversée descendante puis une courte remontée. Les 700m restants de l'option B ne me font pas rêver, et je propose l'idée de traverser. Sans grande surprise, notre groupe de 6 se scinde en deux groupes de 3. Comme quoi, il n'en faut pas beaucoup à certains alpinistes pour se sentir grimpeurs quand ça les arrange.

La traversée passe plutôt bien, et on entame la remontée vers le col. L'alpiniste devenu grimpeur tente de s'acheter une conscience en se disant qu'on pourrait quand même faire Roche Brune, un SOMMET qui domine le col de moins de 100m. Ce que nous faisons, ou plutôt pensons faire : la trace GPS s'avèrera implacable. Nous n'avons pas fait le sommet, mais un vague ressaut proche du col. Le karma, sans doute.

La neige à la descente est plutôt bonne, et nous rallions la voiture après quelques passages de neige-herbe-neige-goudron-neige sur la fin. Direction le resto le plus proche pour atteindre l'objectif du grimpeur, une pinte et de délicieux gratins de ravioles. Pendant ce temps, les alpinistes se rapprochent du sommet, mais c'est une autre histoire...