Après une nuit pas si mal , au refuge Elisabetta , finalement au chaud dans toutes nos couches et un petit déjeuner autour du bruit rassurant du réchaud, nous voilà partis ;certes un peu en retard et bien sur on ne dira pas à cause de qui; avec pour objectif l'orientale de tré la tête.
Le cheminement se fait à la lumière de nos frontales au dessus du refuge , pour rejoindre le glacier de la Lée blanche puis le glacier du petit mont blanc, tous les deux bien tourmentés, de beaux séracs et de belles crevasses à en perdre la tête, c'est beau cet environnement, on se sent minuscule.
Nous arrivons par des pentes soutenues sous le petit mont blanc, je regardes au passage l'entrée du beau couloir Bonatti NNE qui bascule sur le glacier de Miage, un autre projet ,peut être pour plus tard.
En attendant nous remontons des pentes plus tranquilles sous l'aiguille de l'aigle jusqu'à buter contre les pentes qui descendent de l'orientale ; c'est l'heure d'une grosse pause pour Barbara qui trouvera un bon poste d'observation sur notre course; et pour les autres c'est l'heure du cramponnage, visuellement du bas, la pente a l'air plutôt accueillante pour les skis alors nous décidons donc de les charger sur notre dos, exception faite pour l'un d'entre nous.
Guillaume nous ouvre le chemin accompagné d'Emeric, merci à tous les deux pour la bonne trace , les crampons mordent bien dans la neige, et on progresse plutôt bien, chacun à son rythme, deux d'entres nous font demi tour , je continue , mes camarades sont devant , sur l'arête ,des rafales de vent fort, me bouscule et me déséquilibre , je m'ancre dans le sol et attend que cela passe , un long moment de flottement avec le spectre de l'abandon qui se dessine, mais Eole se calme et je continue et retrouve avec joie mes compagnons au sommet . C'est magique le panorama qui s'offre à nous, la face sud du mont blanc , l'aiguille de Bionnassay et c'est des étoiles pleins les yeux et la tête pleins de projets que nous redescendons.
Je teste la pente sous le sommet ,mais la neige est très dur presque en glace à certains endroits , nous décidons donc de traverser sur l'arête en traverser où la neige est plus poudreuse. Au bout de l'arête on aperçoit la suite, raide à souhait, guillaume devant moi constate que vers les rochers, c'est certes bien expo mais la neige est bonne , il s'élance et je le suis , bingo c'est le pieds une neige poudreuse ,froide sous les skis avec une bonne accroche et on enchaine tous les deux les virages sautés, quelques minutes de bonheur sur cette pente ,le palpitant tape un peu car il ne faut pas tomber , nous voyons bientôt nos camarades, attendant en bas de la pente, puis je regardes derrière moi et qui vois je un grand gaulois se jeter dans la pente ,bravo!!!
Le groupe se retrouve et nous faisons tous ensemble le reste de la descente en transfo dans un décor de carte postale de Samivel.
Et nous rentrons tous au refuge avec la banane (pas celle d'un certain gaulois dont on taira le nom).
Merci à Emeric d'avoir organiser et trouver ce petit coin de paradis sauvage et merci à tous d'avoir partager ces moments forts de glisses et de montagne, magnifique ski à en perdre la tête sur l'une des têtes de tré la tête .