14-02-2023
Ecrins
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  Sur une excellente proposition de PM, nous partons ce dernier jour de janvier en direction du gîte Les Carlines aux Vigneaux, afin de démarrer février avec un stage perf de deux jours en compagnie de Charly, guide opérant pour Icefall.

Objectif : progresser en cascade à ses côtés, en tâtant du 5/5+ tout en intégrant ses nombreux conseils pour optimiser notre grimpe en glace.

Jour 1 – Fournel : Marco et Hiroshima

  Après un bref échauffement dans la vision de Marco, pour nous jauger, Charly estime qu’on peut se lancer à l’assaut d’Hiroshima. Les conditions, bien que se réchauffant un brin, semblent favorables. La première longueur est un 4 soutenu qui nous dépose au pied d’un beau cigare. Charly s’y engage. La verticalité semble le jeter en arrière. Il progresse avec aisance eût égard à son niveau, jusqu’à parvenir quelques mètres sous le réta. Retentit alors un craquement sourd qu’Hans Zimmer aurait volontiers intégré à la BO du prochain Dune. Charly nous préconise de lever les broches au plus tôt et ne ‘pas trop taper’ lors de notre montée. En les rejoignant au relais, je constate qu’ils ont tous deux changé de slip et vécu ce moment avec anxiété. Charly poursuit sur la longueur suivante, un beau rideau de 30m à la verticale, sur de superbes méduses. Le réta est fin mais tout le monde est ravi d’être en haut. A la descente en rappels, au R1, une stalactite de 2-3m large comme ma cuisse décidera de me frôler à approximativement 82mm, suscitant l’écarquillement des yeux de Charly, inquiet de perdre un client avant la fin du stage.

Jour 2 – Freissinières : Impatience

  Nous changeons aujourd’hui de vallon, et en remontant la piste de Freissinières, nous sommes surpris de ne voir pour ainsi dire personne, alors que toutes les lignes sont formées. Nous passons devant chacune d’elles jusqu’à descendre dans le ravin des Oules pour rejoindre le pied de notre objectif du jour : Impatience. Ainsi nommée, elle ne peut que correspondre à ma capacité à savoir me modérer quand tout ne va pas à la vitesse que je veux.

  Charly me laisse me chauffer dans L1’, un 4 d’une vingtaine de mètres, puis nous réalisons en encordement court la trav vers le pied de L3, la longueur majeure en 5+. Charly nous y démontre comment on s’en sort. En suivant ses traces, nous prenons un plaisir monstre à crocheter pétales et encoches disposées là par une nature dont nous louons une fois de plus la beauté. La longueur qui mène au relai terminal, qui si elle est plus courte sera encore plus dure, limite déversante sur les premiers mètres. Puisque nous sommes seuls dans le secteur, Charly nous pose une moulinette à R4 pour continuer à se faire plaisir en travaillant (si si c’est possible). Nous répétons 2 fois L3, et la sortie du dièdre vertical se fait désormais accompagnée de quelques rayons de soleil. Nous avons sous le lobe des oreilles la commissure de nos lèvres.

Un bien beau week-end en définitive, a fortiori placé au milieu de la semaine.