06-07-2023
Ecrins
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La philatélie désigne le fait de collectionner les timbres. On trouve aussi la Paraphilatélie, qui vise à collectionner les timbres autres que postaux, et même la Philatélie fiscale qui consiste à collectionner les timbres fiscaux (mais qui sont ces gens ?). On connait bien la Ferrovipathie, qui consiste à collectionner ce qui à trait au monde ferroviaire, et conduit immanquablement à travailler à la SNCF. Les plus chanceux sont touchés par l'Ultratrifoliophilie, la collection des trèfles à 4 feuilles, quand les moins chanceux sombrent dans la Préservatophilie, qui consiste à collectionner les préservatifs (neufs ou usagés, l'histoire n'en dit rien). L'Agruminvelopapyrophie désigne le fait de collectionner les emballages d'agrumes, son nom ridicule et imprononçable vous condamnant à la solitude. Tout comme l'Hyponomopomatophilie, la collection de plaques d'égouts, qui vous garanti 100% d'échec au premier rencard Tinder. Mais si je vous offre cette collection de nom de collections improbables, c'est non seulement pour vous offrir du challenge pour le Scrabble avec mémé dimanche prochain, mais c'est aussi pour vous informer de ma grande tristesse : il n'existe pas de terme pour désigner le fait de collectionner les sommets du massif des Ecrins.

Et dans ma collection, pourtant bien garnie, il me manque un mets de choix : jamais je ne suis monté à la Grande Ruine. D'ailleurs la Grande Ruine, c'est un peu vague, c'est comme dire qu'on va au Mont Rose : c'est bien joli mais la bestiole possède tellement de têtes qu'il va falloir être plus précis. Le sommet communément admis comme celui de la Grande Ruine est celui de la pointe Brevoort, car c'est le plus haut de ce petit massif. Mais on pourrait également fouler le Pic Maitre, la Roche Méane, ou plus secret la Tour Choisy et le Pic Bourcet. Et je ne vous parle que des sommets, si on parle des voies d'accès on va y passer l'après midi et vous, je ne sais pas, mais moi j'ai autre chose à faire, comme rédiger un compte-rendu.

A côté de mon album Panini "Oisans Summits", je range toujours mon Pokedex. On y trouve les compagnons -et compagnes- de cordées potentiel. Ils sont rangés par catégories, pour que je m'y retrouve plus facilement : efficacité dans l'approche ou les rappels, témérité dans le terrain scabreux, capacité à ne pas s'apercevoir que j'ai glissé toute la ferraille dans leur sac, déjà usés ou pleins de promesses, photogéniques ou "prévoir du photoshop"... ça aussi ça tient de la collectionite sans nom. Et dans ce pokedex au rangement infaillible se trouve Aurélien. Un mec qui ressort immédiatement quand on cherche quelqu'un qui en a une grosse. Une grosse capacité à se foutre dans des galère sans nom à base de mobilité douce, de sacs trop lourd et d'approche déjà longue à rallonger encore plus. Bref, un Gaulois tout à fait recommandable.

En ce jeudi, nous nous retrouvons donc tout les deux à la gare de Lyon Part Dieu. Elle grouille de jeunes cadres dynamiques se rendant à un travail vraiment très important, mais notre TER Lyon-Grenoble de 8h45 est bien plus calme. Arrivé dans la capitale des Alpes, nous avons un peu de temps pour nous ravitailler avant de monter dans le bus pour Briançon. Aurélien s'équipe de deux pizza, une quiche, un triple sablé et 17 petites viennoiseries. Voilà qui devrait lui permettre de tenir jusqu'à Vizille. A Bourg d'Oisans, le bus marque une halte. Le temps de laisser monter une cordée de légende : Marie-Michèle et Agnès-Béatrice. Marie-Michèle teste tous les sièges du bus avant de choisir sa place, tout en tenant au courant à forte voix Agnès-Béatrice, entre temps ressortie chercher sa CB oubliée à l'hôtel. Finalement le bus s'ébranle sous les cris de Marie-Michèle qui hurle à Agnès-Béatrice de s'assoir à côté d'elle, quand la seconde préfère une petite sieste en travers des sièges. Et la première de finir par informer les autres occupants du bus de ne pas s'inquiéter, elle est complètement sourde. J'ignore quelle course les attendait, probablement la première d'un itinéraire de très haute technicité et à l'engagement certain, dont on devrait bientôt entendre parler dans le magazine de l'APAJH.

C'est finalement à 12h30 que le bus nous dépose au col du Lautaret, à l'heure prévue. C'est l'avantage de la mobilité douce, on peut sculpter l'itinéraire sans se soucier de revenir au point de départ. En l'occurrence, monter au refuge Adèle Planchard en partant du Lautaret permet de s'économiser presque 250m de dénivelé en empruntant le joli sentier des crevasse. On rejoint l'itinéraire classique un peu sous le refuge de l'Alpe du Pin, dans la petite prairie idyllique d'où on aperçoit le refuge Adèle Planchard, posé là haut sur la montagne, et qui est PUTAIN DE LOIN ENCORE. On se fait doubler par un groupe de scouts qui tapent un sprint sur sentier, mais lorsqu'on leur suggère de s'alourdir de nos sacs, on se fait rembarrer à base de "ma maman m'a dit de ne pas parler aux inconnus" et autre "seul l'Abbé peut me demander de l'alléger".

Au milieu d'un imposant chaos rocheux, on laisse à notre droite le sentier qui monte vers le refuge du pavé, et on se dirige vers le fond du vallon. On passe les sources de la Romanche, mais de sources il n'y a pas vraiment : seulement une vague moraine où coule un torrent entre deux bandes d'herbe confortable. Puis le sentier s'élève en lacet, louvoyant entre d'imposantes barres rocheuses. Du bas, impossible de deviner le cheminement. Mais une fois dedans, il est évident : ça passe là où c'est le plus fatiguant. C'est d'ailleurs le meilleur moment pour notre TOP 5 des refuges de l'Oisans les plus pète-couilles d'accès. Votez pour votre favori :
a - Le refuge Adèle Planchard
b - Le refuge du Soreiller
c - Le refuge de la Pilatte
d - Le refuge de l'Aigle
e - Le refuge du Promontoire
C'est bon, vous avez voté ? Découvrons ensemble le résultat : en première position on trouve le refuge Adèle Planchard ! Une position bien méritée, mais talonné en seconde position par le refuge Adèle Planchard. Et, incroyable, on trouve ex-aecquo en 3e et 4e position le refuge Adèle Planchard et le refuge Adèle Planchard. Et enfin, en bas du classement : le refuge Adèle Planchard. Incroyable, on met dit qu'il y aurait eu du bourrage d'urnes, pourtant les résultats correspondent tout à fait à ce qui est observé sur le terrain.

On arrive à 18h30 au refuge, juste à temps pour le repas. Enfin, en réalité Aurélien était au refuge plutôt sur les coups de 18h10, j'aurais pu arriver avant mais être premier ça me semble d'une vaine vanité. Choisir sa paire de crocs sans pression, avoir le temps de prendre la meilleure couchette du dortoir, et écrire en gros dans le compte rendu "j'étais le premier au refuge", trop peu pour moi. Alors que c'est bien le genre d'Aurélien. Et l'avantage d'arriver à cette heure, c'est qu'on peut tout de suite s'installer à table. ça évite de perdre du temps en bière et saucisson, c'est mieux pour la ligne et le portemonnaie. On s'attaque donc sans transition au repas : la traditionnelle soupe, puis un divin poulet à l'estragon et enfin un bourratif mais délicieux fondant au chocolat.

Si vous me lisez régulièrement, vous savez que la tradition veut que je glisse toujours une petite référence caca/pipi/vomi/prout dans mes comptes rendus. J'avais décidé d'innover et vous l'épargner pour une fois, mais Aurélien tient absolument à ce que je ne censure pas ce passage, où je vous raconte comment j'ai été pris en plein repas d'une crise de vomissement, occasionnant moultes aller-retours entre la table et le trône. "Hooo la belle verte!" "Hooo la belle jaune" "hoooo la belle rouge". Et le bouquet final plein de couleurs et de saveurs. De retour à table, le teint livide, Aurélien m'informe de l'heure du réveil le lendemain, à base de 4h. ça en est trop, je file me jeter grelottant sous les draps. Il est 20h, j'ai le ventre vide et je me demande à quoi va ressembler le lendemain. ça semble être également l'inquiétude d'Aurélien, qui se demande si il ne pourrait pas s'incruster dans la cordée des voisins. Quand il apprends qu'ils partent pour le pilier Ouest du pic Maitre, avec ses 18 longueurs exposées et peu protégeables (dont 3 6a) et ses 15h de course (si tout va bien), il se dit que ma compagnie vomitive est plus appréciable. Et tant pis si ça accouche d'une modeste voie normale. Voir d'une grasse mat'.

Qui s'endors nauséeux se réveille affamé. J'ai eu beau mettre mon réveil un peu en avance pour avoir le temps de faire le point sur ma forme, nos voisins de dortoir arrivent à me réveiller encore plus tôt. Probablement pour faire le point sur les piles dans leurs frontales. Je peux donc vous confirmer qu'elles étaient chargées à bloc. Je traine alors mes savates jusqu'à la cuisine, et me sert un MAXI petit déj'. Tel une marmotte qui anticipe l'hiver, je prépare ma journée avec une certaine angoisse. Aurélien me rejoint, tente de ne rien laisser paraitre mais j'imagine une petite inquiétude quand il me demande comment ça va. En guise de réponse, je me ressert une 9ème tartine et un second bol de céréales. Voilà le loustic rassuré. Encore quelques minutes (et autant de calorie stockées dans les bas joues), et nous voici parti, direction l'Arête sud de la Pointe Breevort, comme prévu. Yepeaah !

Très vite, on chausse les crampons et on s'engage dans une traversée au bas des pentes de neiges déboulant du sommet. De nombreuses cordées nous suivent, mais assez vite nous les abandonnons : nous sommes les seuls à partir en direction du col de la Casse déserte. Il nous faut d'abord passer le col des neiges, où nous optons pour l'option intermédiaire sur les conseils du gardien. Il s'agit d'une traversée dans un terrain médiocre, mais protégée par quelques spits. Le glacier est bien bouché et le regel tout à fait recommandable, ce qui nous amène au pied du col de la Casse Déserte. L'itinéraire consiste à remonter un premier tiers, encore en neige, avant d'esquiver un goulet tout sec (et d'apparence bien médiocre) par un crochet dans le rocher en rive gauche. C'est une option tout à fait recommandable, tant la progression y est facilitée et la protection facile. Il est moins de 7h et nous nous rétablissons au col, enfin à l'attaque de l'itinéraire. En même temps qu'on range les crampons, ont étudie le topo. Quelques gendarmes bifides, et une belle arête que l'on devine derrière. D'ici ça semble évident, même la cordée Marie-Michèle / Agnès-Béatrice devrait pouvoir s'y retrouver. Mais avant de prendre pied sur l'arête, il faut traverser un petit champs de mine, fait de blocs en équilibre et de sable ocre. La texture au sol est la même que celle du plafond de la salle de bain du studio insalubre du cousin Parisien.

On remonte ensuite une cheminée malcommode, puis une petite dalle pitonnée, avant de basculer derrière le gendarme pour rejoindre une brèche. De là, la roche change et devient une petite merveille de rocher Oisans. Du beau granit rougeoyant, solide et prisu. L'escalade y est très agréable, on est très loin d'une ruine. On remonte l'arête plus ou moins sur le fil, dans des ressauts parfois un peu raide. ça passe à peu près partout, et le rocher n'oppose jamais de grande difficultés dans la pose de protection, ce qui nous permet de dérouler sans stress. On peut dire que les équipes de Mountain Designer du département R&D du bureau du Parc nous ont gâtées. On sent bien que depuis quelques années, ils ont à cœur de corriger leurs avis googles à base de "Une étoile - le rocher en Oisans c'est vraiment de la merde". Je les soupçonne même d'avoir débauché quelques ingénieurs cailloux tout droit venus de Chamonix. Notre mécontentement viendra plutôt du côté de la météo, où on s'est fait un peu avoir. On nous avait vendu une matinée ensoleillée. Et voilà que le soleil retourne se coucher, que le plafond nuageux s'accroche à la Barre des Ecrins, puis à la Meije avant de descendre sur nous l'air de plus en plus menaçant. Nous voilà obligés de remiser le look chemise hawaiienne, chapeau de paille et double Mojito, c'est dommage mais Aurélien m'a promis qu'il le ressortirait au weekend de rentrée du GAUL.

Vers 11h, nous arrivons au sommet. Je félicite mon estomac de m'avoir permis de tenir l'horaire sans faiblir, malgré le repas gargantuesque de la veille. Quant au sommet d'ailleurs, parlons en. C'est Grand, c'est une Ruine, bref c'est un sommet générique dans les écrins. Aucun dépaysement ici. Côté vue, on imagine que tous les tauliers classiques du coin sont là. Faut juste pas trop nous en demander car ce matin là, le cours de géo avait été remplacé par un cours de météo, option physique des nuages. En bon stratège Aurélien avait avancé l'horaire de l'arrêt sandwich au thon pour gagner du temps. 50 mètres sous le sommet, comme ça on perds 10 minutes maintenant mais on gagnera 10 minutes sur la cime. Je ne suis pas sur du calcul mais le résultat est là : on se lance rapidement dans la descente.

Les traces des nombreuses cordées qui nous ont précédées dans la matinée nous évitent une énième relecture du topo. Il suffit de suivre les indications, un vrai GR. On suit une petite croupe neigeuse, dans laquelle on s'enfonce bien à cette heure avancée de la matinée. Il s'agirait de ne pas se la coller, car de chaque côté y'a de quoi faire un bel aller simple. En même temps qui irait se mettre au tas sur une section aussi débonnaire. Ce serait proprement ridicule, indigne de notre présence au GAUL. Nul doute qu'une telle histoire nous vaudrait tant de quolibets que nous n'aurions d'autre choix que de rejoindre la section Badminton de l'ASVEL l'année prochaine. Ou peut être celle de Ping-Pong. Je sais pas trop ce que je préfère entre les deux. C'est alors que ma jambe s'enfonce dans un trou jusqu'en haut de la cuisse. ça me déséquilibre totalement et je bascule en avant, tête la première. Merde, je vois arriver plus vite que prévu le premier cours de Badminton. Heureusement, entre mon piolet fermement enfoncé dans la neige et ma jambe qui fait corps mort, je m'arrête vite. Et comme Aurélien, solide sur ses appuis, parvient à agripper la bretelle de mon sac, je suis comme qui dirait vaché.

La tête en bas dans la pente, je réfléchis à mes options. Il faut que je me retourne, et pour ça je doit récupèrer ma jambe. Et en même temps c'est bien cette jambe qui m'empêche de partir en glissade dans la face sud. La stratégie de l'étoile de mer ne me paraissant pas viable sur le long terme, je me lance dans une lente rotation, en même temps que chacun de mes membres s'enfonce prudemment dans la neige. Ce n'est qu'une fois la tête en haut que je peu récupérer ma jambe. Cette technique, dite de l'araignée de mer, m'a été enseignée jadis par un vieux maitre rencontré à Plouguernau, moitié shaolin et moitié marin pêcheur : le vénérable Hang Sun Chouchen. Malheureusement il n'est plus au Gaul, il a fini par se mettre au Ping Pong lui.

Remis de ces émotions, nous reprenons notre descente. On esquive la dernière pente neigeuse par un rappel dans les rochers. Le premier relais sur lequel on se vache permettrait, peut être, de rejoindre le glacier avec notre unique brin de 50m. Quelque mètres plus loin un second relais nous dépose lui à coup sur dans la neige. Aurélien a bien envie de sortir l'Escaper et de perdre 1 bonne heure sur notre horaire dans une galère sans nom. Je réussi non sans mal à le raisonner et à l'amener au second relais, d'où un débonnaire rappel de 20m notre ramène sur les traces. De là, la course prends l'aspect d'une sortie initiation, option marche peu intéressante dans neige transfo. Il manque cependant Serge pour mettre l'ambiance avec un topo sur les différents type de flocons trop cuits que l'on écrase sous nos pieds. Nous arrivons au refuge à 13h, soit juste à l'heure de l'apéro.

On souffle un peu, on refait les sacs avant de s'échapper vers 14h dans le sentier sous le refuge, non sans un dernier regard vers la bâtisse. C'est qu'avant d'y retourner, on attendra surement l'inauguration de la ligne E du métro : Bellecour > Adèle Planchard. La descente ressemble à la montée, un purgatoire sans fin. Surtout que notre objectif c'est un bus à Villard d'Arène à 16h40, autant dire qu'on sait que jamais on ne l'aura. Reste l'option la plus commune, le bon vieux stop à l'ancienne. Arrivé sur le parking, je détache mes cheveux, offre ma plus belle cambrure et tends le pouce. Quel dommage qu'il n'y ai personne. Commence alors la longue marche jusqu'au village. Aurélien est dépité, il ne dit plus mot. Moi je suis concentré sur les pieds et leur préavis de grève imminente.

Soudain passe à notre niveau une petite Dacia. Elle est tellement pleine que je ne tente pas le coup, mais c'est sans compter sur le sang froid d'Aurélien que ses pieds ont rendu enragé. Le conducteur s'arête : "Je suis à la bourre mais je peux vous déposer en chemin." Là ça sent bon. Il nous fait un fait un peu de place, entre un vélo et un canoé, et voilà qu'on est parti. Aurélien tient la discussion, le lascar nous parle de la fois où il a fait du VTT-Canoé en itinérance, avec le canoé plié à l'avant sur le guidon, et ensuite le VTT dans le canoé. "Bon après c'est sur des rivières faciles hein je suis plutôt débutant". Quelques minutes plus tard, on change de registre et il nous parle de cette rando en VTT plus ski, de refuge en refuge pendant une semaine "bon c'était des itinéraire tranquilles hein, je suis pas très bon". Avec de tels récits, la route passe vite et nous sommes déjà jetés à Bourg d'Oisans. Sans avoir eu le temps de lui proposer une sortie Canoé-VTT-Alpi-Pétanque en face sud de la Meije le weekend prochain, mais sur à la cool hein parcequ'on est pas des oufs.

Ce vendredi soir, le petit auvent de la gare routière sert de lieu de rencontre à toute la jeunesse de la ville. On s'y retrouve de l'âge du premier bouton jusqu'à l'âge du premier scooter pour y fumer, s'échanger les potins, les cartes pokémons ou les dernières MST à la mode. Quel dommage que ce jour là, deux crasseux aient décidés d'y faire sécher leurs chaussettes putrides en attendant le bus pour Grenoble. Les couples nous haïssent, les parents nous remercient. Puis c'est l'arrivée du disco-bus et de son disco-chauffeur, qui nous fait profiter de sa playlist Deezer pas désagréable, chantonnant les refrains avec entrain. A plusieurs arrêts le bus récupère des passagers qui font la bise au disco-chauffeur, de toute évidence le dancehall est très réputé dans la vallée. Alors que je commence à me trémousser, Aurélien nous exfiltre à Grenoble pour me faire découvrir une petite adresse, genre pépite d'initiés. Un petit artisan qui propose une restauration qualitative, avec des recettes ancestrales pleines de bons ingrédients locaux. ça s'appelle "Le Maxitacos de Grenoble". Alourdi de 3 kg de cordons bleu supplémentaires, Aurélien nous traine jusqu'au dernier train pour Lyon, non sans m'avoir laissé le temps d'écumer tout les distributeurs de la gare à la recherche d'une canette de Coca.

A Part Dieu, nous récupérons chacun notre vélo avant de nous séparer. Le séjour se termine sous une bonne douche bien méritée, l'occasion de passer en revue les instant clés du périple. Superbe course ? Check ! Mobilité douce ? Check ! Camaraderie ? Check ! Bonne ambiance ? Check ! Compte rendu ? ... hé merde je me suis fait avoir. Bon bah tant pis pour Aurélien, je vais le charger !