Premier jour au Caroux, première voie sur coinceur depuis octobre : on reste raisonnable. Babeth et moi nous orientons vers l’approche la plus courte de la région.
Après 15mn sur la route, puis 2m sur un sentier, nous errons pendant 5mn avant de décider que le départ, c’est là, entre ce gros bloc et ce buisson, juste à droite de la touffe de ronce et un peu au-dessus de cette dalle moussue. Vous l’aurez compris : l’attaque est verdoyante et fort peu vertigineuse. Le reste de la voie sera à l'envie (et en fait, toutes les voies du Caroux à quelques exceptions près !).
Babeth file rapidement, confirmant au fur et à mesure de son avancée que nous sommes au bon endroit. Je manque rester coincer entre deux grosses branches d’arbres entre lesquelles son petit gabarit a enfilé la corde que je dois suivre, et enchaine avec un passage nettement plus grimpant : 3m en dévers avec 2 belles pseudo-fissures diagonales bien parallèles, mode corn-flakes. Je pose un beau friend vert, puis, pour poser un gros rouge avant le réta, je lance un superbe talon dans la fissure de gauche. Ce faisant, je shoote de toutes mes forces dans le mousqueton de mon friend vert, pile dans l’axe de la fissure. Bien sûr, mon assurance-vie s’envole, alors que je suis en train de ahaner pour décoincer mon sac, à nouveau bloqué par une grosse branche de chêne-vert qui n’est pas du tout assez loin du rocher pour mon gabarit pourtant fin… C’était bien la peine ! Cela me vaudra la rédaction de ce compte-rendu.
Je fais relai sur une large plate-forme, au soleil, snobant un relai chaîné placé trois mètres à droite sous un surplomb lugubre. Nous filons ensuite dans un couloir cheminé en rocher rouge à gros grain de belle qualité. La suite de l’arête est une succession de bartasse, de tirage de l’enfer, et de jolis petits ressauts, avec une vue qui se dégage peu à peu sur les gorges et la rivière. Nous saluons à quelques distances les cordées de Gaulois engagées dans la Tête de Braque. 30mn de descente, et nous sommes au camping pour le café.
En résumé : pas majeur, mais très sympa pour découvrir le Caroux sans se fatiguer !