Camp du GAUL 2022 à Pralognan-la-Vanoise.
A défaut de trouver un partenaire pour l’arête W de la pointe de l’Observatoire, je me rapproche de Guillaume, Jean-François et Audrey qui envisagent la traversée du rocher de Plassa. 1200m d’approche pour 1h30 d’arête selon C2C : le ratio n’est guère avantageux, mais pour mon troisième et déjà dernier jour au camp il faut bien faire quelque chose ! Cependant ma présence perturberait l’équilibre de la cordée de 3 ; il faudrait se diviser en 2, ce qui n’est pas chose aisée vue l’expérience du groupe. Une première pour Audrey, un JF familier de ce genre de course mais toujours en second, et moi qui ne compte qu’une course en autonomie à mon actif, réalisée la semaine précédente. Nous décidons de nous retrouver le lendemain matin avec la nuit comme porteuse de conseils.
Au réveil, stupeur et désolation : le genou irrité de Guillaume, seul élément aguerri du groupe, ne l’autorise pas à quitter le camp à pied. Nous voilà livrés à nous-mêmes, entre petits et grands débutants. De par ma très supérieure expérience (!), la position de leader m’échoit. Audrey hésite à venir, surtout par crainte de nous ralentir. Au vu de la faible amplitude de la course et de l’absence quasi-totale d’engagement (approche et descente sur sentiers balisés, visibles à tout moment depuis l’arête), nous la convainquons de se joindre à nous, désireux de lui faire connaître ces sensations que nous avons tous eu la chance et la joie de vivre.
Ici finissent les rebondissements, le reste de la journée se déroule tranquillement : 3h d’une montée plutôt pénible car raide et souvent sableuse, puis 2h pour une première partie d’arête (les rochers de Plassa) facile mais en rocher moyen au début puis meilleur sur la fin, et qui se protège avec tout et même rien grâce aux nombreux becquets. Nous arrivons au col de Mey à l’heure du déjeuner. Il est tentant de poursuivre jusqu’à l’aiguille du même nom (donnée à 2h AR par C2C), mais en aurons-nous le temps ? Audrey se désiste pour augmenter nos chances de ne pas finir trop tard, s’estimant déjà très satisfaite de cette première expérience. Nous la remercierons vivement de nous avoir permis de continuer à 2, la portion jusqu’à l’aiguille de Mey étant fort jolie et en très bon rocher ! Nous avons mis 2h10 en prenant le temps des explications et en tirant un rappel de 25m (+ désescalade) au retour pour la descente du couloir-cheminée, plutôt qu’une désescalade intégrale un peu délicate.
Pour varier les plaisirs, retour à la vallée par un itinéraire différent, le bien nommé "sentier des cent virages" qui démarre au col sud du Petit Mont Blanc. Le terrain n'est pas moins sableux qu'à la montee mais les innombrables lacets (bien plus que 100 !) réduisent la raideur et épargent les genoux.