29-08-2022
Ecrins
3025
AD
10
Jenna
1

Absente des CR du GAUL (est-ce pour cela qu’elle a été boudée par tout le camp d’Ailefroide ?), cette magnifique course d’arête mérite largement la visite. Et nous ne sommes pas les seuls à le penser : ainsi cet encadrant du CAF de Gap, rencontré au refuge, qui la parcourt chaque année depuis 20 ans et la préfère à sa cousine et concurrente, plus renommée mais moins grimpante (selon lui) pointe des Cinéastes.

L’accès au refuge des Bans est rapide (1h30 avec peu de dénivelé) et plaisant. L’accueil y est aussi chaleureux et authentique que la petite bicoque rustique qui accueille jusqu’à 22 visiteurs - tous alignés dans un seul dortoir, où un ingénieux système de rideaux mobiles permet de “cloisonner” les groupes à loisir. Stéphane, le gardien, a pris le temps de nous résumer la course photos à l’appui, en mentionnant les 2-3 pièges à éviter. Le repas était copieux avec une très bonne ambiance à table.

Pour le reste, étonnamment et pour une fois je n’ai pas grand chose à dire. Jenna, qui parcourait là sa première arête, a été une excellente seconde au pied sûr et vif. Exceptionnellement j’ai tenu l’horaire : 1h30 d’approche, 6h de l’attaque au sommet, 2h pour redescendre. L’arête est un peu longue mais toujours grimpante, souvent effilée, et en excellent rocher. L’itinéraire est très simple : à partir du moment où l’on est sur l’arête (1ère brèche), c’est tout droit vers le nord en restant sur le fil (tous les gendarmes se grimpent et se désescaladent assez facilement) jusqu’au “sommet”, c’est-à-dire jusqu’au moment où il n’est plus possible de continuer (vaste brèche impossible à atteindre en désescalade et pas de rappel). A ce moment-là on revient en arrière de 10m (cairn) et on descend versant E le long d’une microvire jusqu’à atteindre la brèche sus-mentionnée (une autre vire 100m avant, plus large et équipée de sangles trompeuses, ne mène nulle part).

Seule subtilité de la course : après la grande dalle couchée au niveau de la deuxième brèche, on fait face à une mur que l'on peut :

  • soit esquiver facilement par un système de vires sur la gauche (option la plus courante qui est celle décrite dans le Cambon)
  • soit le grimper (option mentionée dans le Constant ; IV+ soutenu je crois, pas évident à protéger)
  • soit encore faire comme nous : commencer à le grimper, et s’échapper par la gauche dès que ça devient trop dur :)

J’espère vous avoir convaincu d’y aller ! Ajoutez à tout ce qui précède le cadre splendide (on grimpe au coeur de l’imposant cirque des Bans) et les frites (oui, les frites !!) au refuge en rentrant, et vous avez la recette parfaite d’une course de fin de séjour à Ailefroide.