14-11-2021
Cap canaille
140
TD
1

Gros défi ! Bienvenue chez Damoclès semble avoir tapé dans l'oeil d'Olivier G qui guette depuis 5 ans les conditions idéales...

Le vent s'est levé et la météo de dimanche s'annonce plus stable et ensoleillée que prévue. Bienvenue chez Damoclès est bien abritée du vent du N malgré son orientation W. On est en forme et motivés. Les planètes sont alignées pour s'engager dans Damoclès l’impressionnante. 140 m de difficultés en 8 longueurs courtes, assez typées bloc.

Le matin du départ, Oussama a la bonne idée d'être en retard pour le covoiturage (euh enfin à l’heure !). Nous filons donc seuls, pile à l'heure (euh enfin bien en avance !) vers Cap Canaille. Grand bien nous en a pris, les rappels sont pris d'assaut par les cordées pour 2 vauriens 3 canailles et Damoclès s'avèrera finalement plus fréquentée qu'anticipé.

Premiers dans la voie et personne derrière nous pour nous mettre la pression, nous contemplons avec excitation (euh anxiété !) cet océan rocheux. Deal de départ : j'emmène mon coéquipier jusqu'au crux (L6) pour qu'il le sorte brillamment ! Les difficultés des longueurs s'alternent parfaitement pour cela et je prends donc la main pour la première longueur. Je chute donc lamentablement à la deuxième dégaine. Je ne perds pas un soupçon de motivation pour autant : on est en forme et la suite se déroule avec style, élégance, raffinement et efficacité dans un cadre digne d'une couverture de topo. Tous les styles de grimpe y passent, dans la couche de calcaire, puis celle de grès. On est déjà à L5 quand on s'aperçoit qu'en bas c'est l'embouteillage. La voie est victime de sa beauté. Mais bizarrement mon partenaire est plus focalisé sur la suite que sur les cordées loin derrière : c'est à lui de s'attaquer à la couche de poudingue pour le crux. Grosse ambiance, plein gaz, pour cette longueur courte en traversée au-dessus d'un toit après une sortie délicate. Le stress est palpable mais l'affaire est menée d'un trait, avec une belle technique (j'imagine, j'ai rien vu, sous le toit !) et un gros mental (par contre j'ai bien entendu !). Un petit temps de récupération non négligeable est nécessaire avant de voir la corde se faire avaler et de pouvoir m'élancer, à mon tour, dans les airs. Mes avant-bras ne ressortent pas non plus indemnes de cette expérience et un petit temps de récupération non négligeable est nécessaire avant de rempiler les quelques pas de bloc de la longueur suivante. On achève finalement la couche de poudingue dans l'envolée grandiose de la dernière longueur, piétinant toujours avec prudence et suspicion ce fond de mer vertical à 150 m de haut, la mer, la vraie, en contrebas. La sortie se fait pile synchro pour le covoiturage avec la cordée Claire - Oussama.

Après une rapide pause déjeuner à la boulangerie, nous prenons déjà la route vers lyon, du soleil, de la mer et des étoiles plein les yeux et de nouveaux rêves inaccessibles plein la tête. On recommande vivement ce beau voyage vertical !