29-03-2022
Alpes Grées N
1500
1700
3170
AD
9h
1

J4 : Gîte Giasson à  100 m au-dessous de la pointe d’Archeboc (3170 env)  à La Masure

 

Pour faire suite au merveilleux CR rédigé par la team « grimpeur » et raconter ce qu’il s’est passé du côté de la team « alpiniste » un nouveau CR était bien nécessaire …

Malgré ces petits clivages l’équipe part bien au complet du gîte Giasson, pour rallier l’option B comme l’a mentionné Olivier et basculer vers la France depuis la pointe d’Archeboc. L’état de la neige qui s’est bien réchauffée et le bottage excessif sépare l’équipe en 2 : la team « alpiniste » décide de continuer en direction de la pointe d’Archeboc, la team « grimpeur » traverse depuis le point de pause vers le Col du Mont.

Ce n’est pas une mince affaire qui attend la team « alpiniste ». On tire donc vers la pointe d’Archeboc mais sommes un peu trop haut par rapport à la trace. Nous devons donc enlever les peaux et redescendre un peu plus bas par une traversée en canard qui rallongera un peu l’ascension. Une fois la trace retrouvée, il nous reste environ 500m de dénivelé pour rejoindre la Pointe d’Archeboc qui culmine à 3272m. Nous croisons des Italiens qui nous confirment bien que l’on peut basculer vers la France depuis « Ormelune ». Guillaume tente de leur parler de la Pointe d’Archeboc mais apparemment le message ne passe pas. La pointe d’Ormelune n’est pourtant pas loin mais ils parlent bien d’Ormelune et non de la pointe d’Ormelune. Ce n’est que bien plus tard que nous comprendrons que la Pointe d’Archeboc s’appelle Ormelune pour les Italiens, un sommet qui est bien différent de la Pointe d’Ormelune… Un petit quiproquo qui aura toute son importance pour la suite de l’histoire … Ils insistent bien sur le fait qu’il ne faut pas nécessairement aller au sommet pour basculer car il se fait sans les skis et avec les crampons …

Nous continuons donc notre route vers la Pointe d’Archeboc, la trace déjà faite est parfaitement tracée, l’ascension est un pur régal, dans un cadre grandiose. Une fois arrivé 100 m plus bas que le sommet nous tombons sur un panneau « Ormelune ». L’incompréhension est bien présente dans le groupe, se sont -ils trompés d’endroit pour le panneau ? La pointe d’Ormelune est bien plus loin … En fait ce panneau indiquait tout simplement la pointe d’Archeboc qui était 100 m plus haut …

Se basant sur les informations données par les Italiens et non par les infos de la trace qui passe derrière le sommet nous décidons d’enlever nos peaux et de nous engager dans le couloir qui bascule vers la France. Pas bien rassurant à vrai dire, le couloir est exposé et on ne voit pas par où ça passe. Guillaume décide de s’engager et suit une trace de ski qui traverse le couloir dans sa largeur. Jérôme et moi faisons de même. Ça ne passe plus à ski, Guillaume décide donc de désescalader une première partie rocheuse pour rejoindre un couloir un peu plus bas, skiable. Le rocher est péteux et il préfère finalement ne pas s’engager. Deux options s’offrent à nous, remonter en crampons ce que nous avons descendu à ski et passer par le sommet de la Pointe d’Archeboc ou bien cramponner et chercher un couloir rocheux un peu plus bas qui nous mènera à une partie du couloir skiable un peu plus bas. C’est cette deuxième option que choisit le groupe.

Guillaume ouvre la marche, descend la partie en neige et s’attaque à la partie rocheuse. Il ouvre ça d’une aisance remarquable et le voilà quelques minutes plus tard un peu plus bas dans une partie qui va nous permettre de sortir à ski. Jérôme suit et je fais de même. A vrai dire la partie rocheuse n’est pour moi pas très rassurante n’ayant pour le moment pas beaucoup pratiqué dans ces conditions. Les conseils de Jérôme me seront très utiles et me permettront d’en sortir doucement mais sûrement. Le rocher n’est guère rassurant et bouge beaucoup ce qui limite la progression. La dernière rampe de neige se fera d’abord en crampons, nous chausserons ensuite les skis pour des virages bien serrés et raides qui nous font tous les 3 vibrer ! Nous voilà sortis de ce magnifique couloir ! Je ne suis pas prêt d’oublier le moment où nous nous sommes retournés et avons aperçu ce couloir. La raideur du couloir nous a tous surpris !

Nous pouvons aussi du bas de la face apercevoir l’itinéraire classique qui se fait donc depuis la Pointe d’Archeboc ou Ormelune, bien plus accessible à priori !

Mais c’est la joie qui gagne le groupe après ces quelques minutes de concentration, l’approche mixte de ce couloir est une première pour moi et j’ai trouvé ça fort chouette !!

Il nous reste donc à descendre 2000m de neige de bonne qualité pour rejoindre la voiture et clôturer ce raid. Les cuissots chauffent pour Guillaume et moi, mais apparemment pas vraiment pour Jérôme … : p  

Une fois arrivés à la voiture, nous rejoignons notre équipe de sacrés grimpeurs qui a eu le temps de déguster les plats d’un bel hôtel non loin du parking, en nous attendant. Une petite collation ensemble, un orange/citron de la journée et un petit débriefing avant de se séparer pour un retour sur Lyon.

Malgré le clivage « alpiniste/grimpeur » qui finalement n’était bien sûr qu’une bonne blague, le groupe a parfaitement fonctionné pendant ces 4 jours et tout le monde je pense y à trouver son compte et à déjà envie d’y retourner…

Merci à tous pour ces 4 jours de pur bonheur entre France et Italie … ?