01-07-2023
Valais
F
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Le camp d'été démarre , Emeric a pour projet plusieurs courses en étoile au départ des bouquetins, un refuge non gardé.
Nous prévoyons donc de monter pour deux ou trois nuits, c'est donc avec des sacs bien chargés que nous cheminons sur le sentier de fond de vallée, après deux ou trois oublis et manip de voiture.

Le mont Collond se dresse devant nous, impressionnant , le sentier chemine au bord du torrent , un vrai décor de cinéma , en imaginant marilyne et son prince charmant sur les remous de la rivière, à bord d'un radeau de fortune.

Après quelques ressauts rocheux garnis de quelques câbles, sorti du cinéma hollywoodien, nous nous retrouvons dans une vallée digne du Zanskar en Inde ou du mustang au Nepal, c'est très désertique, le royaume du rocher, une impression himalayenne se dégage de ce paysage , déclenchant des souvenirs de voyage.

On s'enfonce jusqu'au haut glacier d'Arolla, nous suivons une moraine au terrain instable, un torrent sous glaciaire est à franchir avant de prendre pieds sur le glacier, un glacier noir sans de danger apparent. Mais toujours se méfier des apparences.
Emeric traverse sans soucis, Barbara traverse à un autre endroit sans soucis également; c'est à mon tour , et vous vous en douter ce sera pas du tout sans soucis, visant une zone qui me parait bien, un gentil caillou sur le bord de la rivière , les deux pieds dessus je me lance dans une grande enjambée au dessus des eaux tumultueuses, le drame arrive mon pied cède en une fraction de seconde tout bascule, je me retrouve les pieds dans le vide au dessus de marmites bouillonnantes ,menaçant de me manger toute cru, mes bras écartés et mon sac me tiennent encore sur ce fil si fragile où se trouve la vie.

Je tiens bon, Barbara et Jérémy me soutiennent, je vois une corde passée sous mes bras, un noeud fait ,avec application et attention ,par barbara très soucieuse, je sens que je m'enfonce et un vent de panique commence à me traverser l'esprit en m'imaginant englouti par ce glacier , mais voilà bab est là sous mes yeux et je tiens, Emeric fini par nous rejoindre, m'attrape je ne sais où et en une fraction de seconde je me retrouve sur le plancher des vaches, ouf, quel bonheur de toucher la terre humide; les népalais compare la vie à un oeuf dans une main et parfois en une fraction de seconde il t'échappe et se brise , pour cette fois il restera en entier ; il finira par se briser un jour ou l'autre , ça c'est sur, mais le plus tard possible.

Merci à tous mes compagnons de cordée ce jour là grâce à leur sang froid , leur self contrôle et leur soutien le drame fut évité.

Pour finir l'histoire, nous repartons très vite pour rejoindre Jérome et Anael qui nous attendent à la cabane, enfin dans ce lieu magique et en sécurité, tel une poupée de chiffon je me relâche; un bon repas tous ensemble , une bonne nuit et une bonne course à l'Evèque le lendemain effacera un peu cet épisode. Le retour avec barbara sera un peu difficile quand même à l'approche du bruit du torrent mais cette rivière là ne sera pas sans retour enfin tout du moins jusqu'au camping.